ÉDITORIAL - L’autre soir, quelques minutes avant de m’effondrer dans les bras de Morphée, je regardais la télé tranquillement afin de me détendre.
Entre deux séquences de l’une des séries qui me tiennent au piège actuellement, deux publicités ont attiré mon attention. Vraisemblablement parce qu’elles ont été présentées coup sur coup.
Un 30 secondes, suivi de l’autre 30 secondes. Possiblement que prises séparément, je n’aurais pas soulevé l’impertinence. Mais mis l’un à la suite de l’autre ces deux messages ont soulevé quelque chose. À tout le moins une réflexion.
Protéger la nature ou la tuer?
Ainsi,
une publicité lumineuse de Cheerios. On n’y parle que peu ou pas de céréales. On parle de l’importance de protéger et de sauver les abeilles. De leur apport primordial à la survie de l’humanité. On propose de planter des fleurs, des arbres, qui pourront aider les abeilles à s’en tirer, à essaimer et à produire du miel. Mais surtout à polliniser et à fournir à la nature un souffle important en cette ère de changements climatiques.
Des enfants s’affairent à repérer les meilleures fleurs pour aider leurs amies ailées à poursuivre leur important travail. Celui qu’elles font depuis des milliers d’années. Avant que l’humain ne devienne le goujat pollueur qu’il est.
C’était la première publicité.
Sans coup férir on se retrouve face à la suivante. On y voit un citadin, fortement préoccupé par la malédiction que lui amène le fait de voir pousser des pissenlits sur son terrain. Un homme muni de son puissant herbicide en bouteille. Il propulse le produit sur les herbes qui s’effondrent. Mettant ainsi un terme à la vie de cette petite fleur jaune qui ne demande qu’à faire son effort en matière d’environnement. Morte. Nettement.
Qui a décidé un jour que les pissenlits étaient laids? Qu’il fallait éradiquer ces jolies fleurs jaunes qui rappellent le beurre coulant sur le menton d’un enfant? Un coup et c’est parti. Un coup et c’est la mort. Imaginez, cette fleur jaune, qui meurt. Imaginez ce qui se trouve autour. La fleur, ses racines, tout est annihilé. Mais le produit poursuit sa vague, se retrouve dans la terre, dans l’eau, dans la nature. Le trèfle, le lilas, les pommiers.
Un produit potentiellement mortel pour beaucoup plus que la fleur jaune à laquelle il était destiné. Je ne dis pas que les pissenlits vont sauver les abeilles, mais les fleurs, les arbres qui se trouvent autour, eux, le pourraient.
Et on demande de sauver les abeilles. Et on tue à grands jets de produits chimiques la nature. C’est moi ou?