Des milliers de kilos de fruits et légumes sont détournés des sites d’enfouissement grâce à un projet communautaire mis de l’avant dans le Haut-Saint-Laurent, dont l’objectif est de réduire le gaspillage alimentaire en leur donnant une seconde vie.
Le projet appelé «Récupérer, conditionner et transformer pour mieux manger» découle d’un partenariat auquel participent de nombreux organismes, notamment La Bouffe Additionnelle, Moisson Sud-Ouest, la Coop de solidarité Racines, le CISSSMO, la MRC du Haut-Saint-Laurent, de même que les écoles secondaires Arthur-Pigeon et Chateauguay Valley. Il est issu du Plan d’action de la Table de concertation en sécurité alimentaire du Haut-Saint-Laurent.
«Le projet permet de reconditionner des quantités de fruits et légumes à l’apparence irrégulière, que Moisson Sud-Ouest récupère auprès des supermarchés ou des agriculteurs de la région», explique Nathalie Collin, présidente de la Coop de solidarité Racines. «Ces aliments seraient tout simplement jetés au dépotoir, alors on se trouve à leur donner une seconde vie», poursuit Hélène Bellerose, organisatrice communautaire au CISSSMO.
Une fois reconditionnés, ces aliments frais retournent à la banque alimentaire Moisson-Sud-Ouest qui les redistribue dans les différents services d’aide alimentaire qu’elle dessert dans le Suroît.

C’est notamment le cas de La Bouffe Additionnelle de Huntingdon, un organisme de dépannage alimentaire qui offre aussi du support et de l’accompagnement aux familles qui vivent de l’insécurité alimentaire. L’organisme compte environ 130 dépannages par mois et vient en aide à plus de 4000 personnes chaque année, selon la directrice, Carole Ricard.
Réinsertion et financement
La Bouffe Additionnelle peut compter sur une aide financière de 10 000 $ complémentaire pour ce projet après avoir été sélectionnée avec 4 autres organismes de la Montérégie, dans le cadre d’une initiative de l’organisme Québec en Forme appelée 100°, auquel contribue la Fondation Louis Bonduelle.
Cette aide financière viendra bonifier les activités de réinsertion de jeunes que favorise également le projet «Récupérer, conditionner et transformer pour mieux manger». Un premier financement provient de la Direction de la santé publique de la Montérégie.

En effet, la Coop de solidarité Racines assure la gestion de la cafétéria de l’école Arthur-Pigeon, de même que du café-boutique qu’elle opère, rue Chateauguay à Huntingdon. Elle y emploie de jeunes adultes en réinsertion de même que des élèves du secondaire.
L’argent obtenu sera consacré à l’achat d’équipement tel que déshydrateur, malaxeur-mélangeur, de même qu’à la formation d’une ressource dans le reconditionnement d’aliments et la réduction des déchets.
Ce grand partenariat apparaît donc comme un outil remarquable visant à réduire le gaspillage alimentaire, favoriser la réinsertion sociale et à assurer une meilleure qualité des aliments offerts aux populations plus vulnérables de la région.
(Galerie-photos: Pierre Langevin)



