La région du Suroît demeure bien présente dans la récente cartographie des capacités d’intégration d’énergie éolienne sur le réseau de transport d’électricité d’Hydro-Québec, publié jeudi dernier par la société d’État, pour une mise en service à l’horizon 2031-2035.

La carte identifie deux sites potentiels de développement éolien dans la région du Suroît, qui portent les appellations préliminaires de Coteau-du-Lac/Valleyfield (potentiel de 300 mégawatts) et de Huntingdon/Châteauguay (1000 mégawatts).

D’autres sites sont aussi identifiés à La Prairie (300 MW), un secteur appelé simplement Montérégie (675 MW), de même qu’à Varennes-Contrecoeur (500 MW).

Cette carte identifie les secteurs à potentiel de développement éolien. (Photo Hydro-Québec)

Du même coup, Hydro-Québec annonce aussi qu’un nouvel appel d’offres pour de l’énergie éolienne sera lancé au printemps 2026 afin de répondre à la croissance de la demande en électricité. Les projets de plus petite ampleur feront l’objet d’appels d’offres, en complément des projets à plus grande échelle dont Hydro-Québec sera le maître d’œuvre.

Pour ce nouvel appel d’offres, Hydro-Québec accordera un poids accru au contenu québécois dans l’évaluation des projets.

Le milieu agricole réagit

Dans un communiqué publié vendredi, la Fédération de l’UPA de la Montérégie se dit fortement préoccupée par cette annonce, puisque les projets qui feront l’objet d’appel d’offres en 2026 risquent fort d’être réalisés sur des terres agricoles à haut potentiel agronomique.

« Dans un contexte où les Québécois prennent de plus en plus conscience de l’importance d’assurer notre sécurité alimentaire, poussant ainsi récemment le MAPAQ à mettre à jour sa politique bioalimentaire, sacrifier une partie des terres agricoles possédant les meilleures caractéristiques agronomiques au Québec afin d’accueillir des éoliennes pouvant être installées à peu près partout ailleurs est très mal avisé. » tient à rappeler Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA Montérégie.

Acceptabilité sociale

La société d’État précise par ailleurs que « l’acceptabilité sociale demeurera aussi un critère central dans la sélection des projets, afin que ceux-ci soient bien intégrés dans leur milieu. Seuls les projets ayant reçu l’appui des municipalités seront réalisés. La consultation du public en amont du dépôt des soumissions sera donc essentielle… »

Rappelons deux projets d’éoliennes ont été retenus par Hydro-Québec pour le territoire de la Montérégie à la suite de l’appel d’offres lancé le 31 mars 2023.

Parmi ces projets on retrouve celui du Parc éolien Les Jardins (147 MW) présenté par Kruger Énergie touchant les territoires de Saint-Patrice-de-Sherrington, Saint-Édouard, Saint-Michel et du Canton de Hemmingford, dans la MRC des Jardins-de-Napierville.

L’autre projet retenu en Montérégie est le Parc éolien Monnoir (100 MW) de Boralex à Sainte-Angèle-de-Monnoir et Sainte-Brigide-d’Iberville, dans les MRC de Rouville et du Haut-Richelieu.

À Salaberry-de-Valleyfield, le projet de développement éolien présenté en 2023 par le promoteur Hydroméga avait finalement été retiré, à la suite des nombreuses protestations provenant de la communauté, particulièrement celle du secteur Saint-Timothée.

Ce projet prévoyait l’implantation de 12 à 15 éoliennes d’une hauteur pouvant atteindre 120 mètres, avec une puissance d’environ 100 mégawatts.

Depuis, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield a mis en place un comité consultatif composé de 7 citoyens. Ce comité a déposé un rapport en mai 2025 comportant 16 recommandations citant notamment les conditions préalables à l’acceptabilité sociale d’un projet.