Fermeture annoncée de la Résidence Notre-Dame-de-la-Paix
Le 5 décembre, les propriétaires de la Résidence Notre-Dame-de-la-Paix ont annoncé aux employés et à leurs résidents, la fermeture imminente de l’endroit pour le 30 juin.
François Morin est l’un des co-propriétaires de la Résidence Notre-Dame-de-la-Paix et réagit humainement aux effusions d’émotions des anciens locataires.
« Ça ne nous fait pas plaisir de devoir demander à tous de quitter. Sur le plan humain, c’est catastrophique, mais nous n’avions pas le choix », jure l’entrepreneur qui déplore d’énormes pertes de revenus depuis la dernière année.
« Les revenus du gouvernement du Québec qui a cessé de donner des demandes de services aux résidents, ça nous a anéantis. Nous avions des pertes de plus de 25 000 $ par mois depuis plus de 7 ou 8 mois. Nous avons enduré et tenté de faire du mieux que nous pouvions, mais à un moment donné c’est impossible de poursuivre. Nous avons demandé de l’aide, mais ce n’est pas venu. Dans les résidences de personnes âgées, ce que nous aimons faire c’est de s’occuper des gens, mais ce n’était plus soutenable », explique François Morin qui pointe les augmentations de salaire annoncées pendant la pandémie.
« Québec a augmenté de 4 $ de l’heure et c’est formidable pour nos préposées aux bénéficiaires. Sauf, qu’au début, le gouvernement aidait à absorber la hausse, mais maintenant ça a cessé », dévoile-t-il.
Le CISSSMO cesse de payer
Une fois de plus la grosse machine gouvernementale est mise de l’avant pour expliquer les déboires. « Le CISSSSMO a cessé de payer pour offrir des services. Nous sommes une résidence pour personnes autonomes et semi-autonomes, mais quand il y a quelqu’un d’incontinent, ça nécessite plus de soins et on ne peut le laisser en plan. Nous offrions plus de soins, mais le gouvernement ne voulait plus payer, le CISSSMO disait, tu ne devais pas le faire, mais nous ne laisserons jamais nos résidents dans de telles situations. On se devait de le faire et à la longue ce discours devenait frustrant », indique François Morin.
Il promet également que tous les résidents qui quitteront d’ici le 30 juin seront bien traités et qu’il n’y a pas de projets de développement résidentiel dans les cartons. « Il n’y a pas de projets pour l’instant, ni à court ni à moyen terme. La bâtisse demeure à nous », conclut-il.
Quant à la directrice, Julie Bergevin, elle persiste à dire que les propriétaires ont fait tout ce qu’ils ont pu pour éviter une telle situation. « Ils l’ont annoncé le 5 décembre aux résidents et au personnel et ils ont laissé le temps aux gens de pouvoir réagir. Ça a été un choc et nous avons jusqu’à la fin juin pour trouver quelque chose. La bonne nouvelle c’est que tous les résidents ont trouvé un endroit pour se loger rapidement. Quant aux employés, tout le monde vit la même chose et on a le support des propriétaires qui font tout ce qu’ils peuvent dans les circonstances. Ils respectent les gens, mais je comprends que les familles et les résidents soient attristés, je peux comprendre », conclut à son tour celle qui accueillait une trentaine de résidents.