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Francisation aux adultes : la région n’est pas visée par les nouvelles sommes octroyées

Il y a 3 heures
Modifié à 16 h 16 min le 18 décembre 2024
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

La demande en francisation est hausse depuis la pandémie sur le territoire de la Vallée-des-Tisserands. (Photo : gracieuseté)

Bien que le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) Jean-François Roberge ait annoncé le 5 décembre une somme de 10 M$ pour augmenter l’offre de cours de francisation aux adultes, cela n’aura pas d’effet positif dans la région puisque les centres de services scolaires du secteur n’ont pas été sélectionnés.

Ainsi, la suspension des cours de francisation se poursuit sur le territoire du Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands.

Le Centre de services scolaire Marie-Victorin, qui a dû diminuer son offre de services cet automne, ne recevra pas non plus de financement supplémentaire.

Lors de son annonce, le ministre Roberge avait spécifié que les fonds allaient être injectés «dans des régions affectées par un bris de services ou sur les territoires desquels un point de service du MIFI ne se trouve pas à proximité d'un centre de services scolaire qui a procédé à la fermeture de ses groupes ou qui n'a pas la capacité d'en accueillir de nouveaux».

Plusieurs CSS partout au Québec ont dû réduire ou cesser les cours de francisation au cours de l’automne faute de financement suffisant, puisque le ministère de l’Éducation a changé ses règles budgétaires pendant l’été 2024.

Le commissaire à la langue française, pas surpris des coupes

Le Commissaire à la langue française Benoit Dubreuil s’est exprimé au début du mois de décembre sur l’enjeu des coupures en matière de francisation. Il indique ne pas être surpris de la situation actuelle puisque des difficultés avaient déjà été soulignées dans un rapport qu’il a publié en mai 2024 à propos de la première année du déploiement de Francisation Québec, l’instance désormais responsable de la francisation dans la province.

«Les difficultés rencontrées dans le déploiement de l’offre de cours de français gouvernementaux sont étroitement liées au déséquilibre qui persiste entre l’offre de services en francisation et la demande pour ces services, écrit-il dans une déclaration. Ce déséquilibre découle de l’accroissement important du nombre de travailleurs étrangers temporaires au cours des dernières années.»

Selon les données du MIFI, du 1er juin au 30 septembre 2023, 13 591 personnes ont participé aux cours de français dans des CSS. Pour la même période en 2024, ce nombre est passé à 32 040.

«Nous considérons comme essentiel que le MIFI, le ministère de l’Éducation et les CSS établissent un mécanisme de planification et de formation des groupes qui permettra aux différents acteurs de la francisation de connaître suffisamment d’avance les cours qui seront offerts et les ressources qui seront disponibles pour les offrir», conclut le commissaire.