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Centre Mère-Enfant : le garder pour éviter des drames irréparables
le mardi 15 septembre 2020
Modifié à 14 h 41 min le 15 septembre 2020
Pour sa plus récente action le comité Sauvons le Centre Mère-Enfant de l’Hôpital du Suroît a fait appel aux témoignages d’infirmières de la région.
Stéphanie Poirier, une infirmière du service de pédiatrie et Carole Laperrière, une infirmière à la retraire se sont adressées aux médias dans le cadre de la plus récente conférence du comité. Elle s’est tenue dans les locaux de l’organisme Bébé Layette de Valleyfield.
« Si ces services quittent, toute notre expertise quittera. Pour les opérations par exemple, il n’y aura plus de séjour de quelques jours pour accueillir les familles de Beauharnois-Salaberry et du Haut-Saint-Laurent. La pédiatrie ne pourra plus accueillir les cas d’urgence de l’hôpital Barry Mémorial », explique Stéphanie Poirier qui a travaillé au service de pédiatrie du Suroît dans l’ancienne structure et celle d’aujourd’hui. Elle en a contre ces décisions prises par le CISSSMO. « Décisions qui arrivent du château de verre du CISSMO. Qui souhaite maintenant mettre le clou dans le cercueil des services de pédiatrie à Salaberry-de-Valleyfield », plaide la jeune femme.
Centre Mère-Enfant : une aide pour les familles d’ici
Autant pour elle que pour sa collègue, l’apport des services de pédiatrie dans la région va plus loin que les accouchements. « Nous les gens terrain comme les infirmières et d’autres qui travaillent dans le système de la santé le savons bien. Nous vivons dans une région ou la pauvreté apporte son lot de problème de santé et de difficultés dans les familles. Je peux vous le dire par expérience que plus la distance est grande, moins ils ont de la visite de la part de leur parent. On voit que la récupération est meilleure quand les parents sont présents. Les parents nous aident beaucoup aussi dans les soins donnés aux enfants. Cela améliore grandement le confort des enfants », suggère Stéphanie Poirier. Quant à Carole Laperrière, elle a livré un message de la part d’une collègue infirmière qui travaille au Centre Mère-Enfant. « Notre région a un taux élevé de familles défavorisées. Des familles pour qui le suivi de grossesse est déjà difficile à cause de la limitation pour le transport. Alors ça m’apparaît clair que plusieurs patientes ne pourront obtenir un suivi adéquat. Car elles ne pourront se déplacer à Vaudreuil. Ce qui les rendra encore plus vulnérables à des complications de grossesse si elles n’ont pas de suivi adéquat comme des retards de croissance chez le fœtus, pré-éclampsie, diabète de grossesse, placenta praevia, et j’en passe », dit-elle.Un exemple d’urgence et de drame évité
Elle a raconté l’histoire de la petite Léa née à 29 semaines. Une grande prématurée. Elle est née dans la maison familiale, dans le secteur du Haut-Saint-Laurent. Le travail s’est fait rapidement. Elle a cependant dû être transportée rapidement au centre accoucheur le plus près, soit à Valleyfield, parce qu’elle était en détresse respiratoire. À son arrivée à l’hôpital le code rose, signifiant bébé à réanimer était lancé. « Rapidement l’équipe de la maternité s’est précipitée à l’urgence pour prêter main-forte à l’équipe de l’urgence. L’équipe de la maternité est spécialement formée en réanimation néo-natale puisque chaque infirmière qui y travaille fait partie de l’équipe AMPRO », raconte Carole Laperrière. Elle ajoute que la prise en charge de Léa par l’équipe lui aura sauvé la vie. « Intubation, accès veineux ombilical, ventilation puis transfert en centre spécialisé à Montréal. L’équipe médicale de Sainte-Justine a été claire, il n’aurait pas fallu de délai plus long pour laisser de graves séquelles permanentes à Léa, voire la mort », explique-t-elle. Elle se demande maintenant ce qui pourrait arriver aux mamans et bébés qui connaîtront des accouchements rapides et qui devront passer devant l’hôpital d’Ormstown, attendre au pont Larocque qui sera peut-être levé, puis devant l’Hôpital du Suroît, puis passer le poste de péage pour enfin arriver à l’hôpital de Vaudreuil-Soulanges. « Alors que nous avons déjà une unité de naissance à Valleyfield qui dessert la population. Par ailleurs, cette unité a été tout récemment rénovée, dans son entièreté et est à la fine pointe de la technologie », conclut-elle. [caption id="attachment_88145" align="alignnone" width="444"] Carole Laperrière, une infirmière à la retraite a livré le témoignage d'une ancienne collègue, une ange gardien du Centre Mère-Enfant. (Photo Yanick Michaud)[/caption] Elles demandent à la population de signer la pétition et d’appuyer le comité pour éviter que des drames irréparables ne se produisent.À lire sur le même sujet :
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