Grève : les employés de soutien n’accepteront pas de recul
Vendredi, ils étaient 350 employés du soutien scolaire à manifester à Salaberry-de-Valleyfield. Les marches ont convergé vers le parc Salaberry où les leaders syndicaux ont fait le point sur la négociation. Ils ont laissé savoir qu’ils ne veulent pas en faire plus avec moins. Quitte à avoir recours à la grève générale illimitée si l’impasse était toujours en place au retour des Fêtes.
Avec les syndiqués du Cégep de Valleyfield et le Centre D’Main de femmes, qui s’insurge contre le projet de Loi 15, on comptait 500 personnes dans les rues vendredi matin.
«C’est une grève qui est historique, a lancé Frédéric Brun, vice-président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics. C’est le plus gros front commun depuis 50 ans.»
Les négociations n’ont pas permis d’en arriver à une entente. Si bien que 5 jours de grève, du 8 au 14 décembre, ont été retenus, par le front commun. Si une entente ne survient pas, la grève générale illimitée pourrait être déclenchée au retour des Fêtes.
Le représentant syndical déplore que les négociations n’avancent pas. Il a l’impression que le gouvernement prône ses priorités. «Présentement, ce que l’on voit, c’est que ça ne bouge pas aux tables, affirme M. Brun. On [le gouvernement] veut que la partie syndicale accepte des reculs ou accepte des choses qui vont faire en sorte qu’on n’améliorera pas les conditions de travail.»
De la considération
Les employés de soutien, que ce soit scolaire ou en santé, souhaitent obtenir plus de reconnaissance dans ce conflit. «Le personnel de soutien est important, rappelle Guillaume Gagné, président du syndicat en soutien scolaire de la Vallée-des-Tisserands-CSN. Sans lui, l’école prend le bord. Le milieu de la santé aussi. L’enseignant ne peut pas enseigner s’il n’y a pas de secrétaire ou de concierge.»
Au-delà du salaire, la réorganisation du travail est au cœur des négociations. «Il y a une chanson qui tourne présentement; on parle de flexibilité et d’organisation du travail, a ajouté M. Brun. On ne veut pas revenir dans le passé et obliger les gens à en faire plus avec moins. Il faut mettre les choses en place pour que ça fonctionne, pour qu’on puisse avancer et donner les services.»
Des employés épuisés
Les membres du front commun sont déterminés à se battre pour améliorer leurs conditions de travail. En ce moment, ils ont l’impression de faire face à une surcharge de travail. «Il y a une secrétaire d’école primaire qui, chaque jour, rentre au travail avec un certain stress, a évoqué Jean-Philippe Dell’Aniello, vice-président du conseil central de la Montérégie-CSN. La charge de travail fait en sorte qu’elle a toujours l’impression de courir après son temps. Elle aime son métier, parce que sinon, elle aurait arrêté parce que c’est épuisant.»
Ce à quoi peuvent s’ajouter des épisodes de violence. Anick Primeau, vice-présidente du secteur général et responsable de la mobilisation a laissé savoir qu’il arrivait que les employés se fassent cracher dessus, font l’objet de cris ou de grafignes.
«À la fin, les gens sont épuisés, a poursuivi M. Gagné. Ils sont tannés. Les parents sont plus agressifs et moins patients. Les enfants sont aussi plus agressifs. Des rapports d’accident ou d’invalidité, on en a.»
La semaine prochaine, d’autres événements syndicaux seront en place, notamment au parc Salaberry, à l’école Dominique-Savio ou au Centre de services scolaire.