Havelock: des risques élevés reliés à l'usine d'asphalte

Dans un mémoire présenté à la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), l'organisme Ambioterra soulève divers risques considérés comme élevés ou très élevés reliés aux activités de l'usine d'asphalte du Groupe Chenail, sur une propriété des Carrières Ducharme située sur le chemin Covey Hill, à Havelock.

La décision attendue de la Commission dans ce dossier s'avère le dernier recours intenté par la communauté afin de bloquer ce projet d'usine d'asphalte. Déjà, la Municipalité d'Havelock avait essuyé un refus de la Cour d’appel, en juillet 2023, dans sa tentative d’invalider un jugement rendu en mai en Cour supérieure autorisant le projet. 

Le maire Géarald Beaudoin avait alors commenté: «Les citoyens de Havelock espèrent et s’attendent à ce que la CPTAQ assume son mandat et applique des mesures pour assurer la continuité et l'intégrité de notre communauté agricole; et que le MELCC prendra les mesures nécessaires pour assurer la sécurité environnementale des écosystèmes et des bassins versants délicats qui existent sur de notre territoire».

Dans son mémoire, Ambioterra identifie plusieurs risques majeurs pour la communauté, notamment le potentiel très élevé de déclenchement d’un incendie majeur, le risque de contamination des travailleurs sur le site (taux de cancer de deux à trois fois plus élevé), risque de contamination des eaux souterraines lié à l’utilisation d’huiles lourdes et un risque de contamination de l’air environnant «qui est très bien documenté et il est élevé».

On évoque aussi la contribution aux changements climatiques, alors que l’usine proposée émettra quelque 40 tonnes de C02  par année, mentionne Karel Ménard, président d’Ambioterra.

De plus, Ambioterra estime que le projet constitue une menace à la production acéricole située à proximité. Selon Gaétant Fortier, secrétaire de l'organisme, Havelock possède un couvert forestier qui couvre 72% de la municipalité. Le peuplement principal est l’érablière à sucre à caryer. «Plusieurs producteurs de sirop d’érable autour de l’usine pourraient voir leur gagne-pain réduit, voire disparaître», dit-il.  

Finalement, plusieurs producteurs maraîchers du secteur pourraient également voir leur production contaminée par les rejets atmosphériques de l’usine. 

Depuis le début de cette saga, de nombreux citoyens ont signifié leurs craintes face à la présence de cette usine d'asphalte. Entre-temps, la Carrière Ducharme a été acquise par le Groupe Atwill-Morin, dont les dirigteants ont dit s'en remettre aux décisions des tribunaux pour la mise en place du projet.