Hécatombe dans les ruches chez Les Petites Écores
En visitant les différents sites d’hivernement de ses abeilles en février, Éric Bélanger, apiculteur à la Ferme Les Petites Écores, s’attendait à une perte importante au printemps, mais il ne s’attendait pas à ce que son cheptel de butineuses soit décimé à 100 %.
Les millions d’abeilles de ses 125 ruches se sont éteintes au cours de l’hiver, laissant l’agriculteur devant un trou béant en ce printemps qui s’annonçait pourtant beau. « Les raisons sont nombreuses, il y a les changements climatiques. Nous sommes passés en février de températures de plus 15 à un certain moment de la journée pour atteindre moins 15 quelques heures plus tard. Les abeilles se sont réveillées et se sont dispersées dans les ruches, parce qu’il faisait chaud, mais quelques heures plus tard, elles ont gelé », dit celui qui a découvert des insectes dispersés dans les cadres de ses ruches.
Éric Bélanger qui a étudié l’apiculture de manière intensive à Alma il y a quelques années, cite aussi le méchant parasite qu’est le varroa, qui s’en prend aux abeilles depuis quelques années.
Repartir de zéro
Éric Bélanger doit maintenant s’affairer à remonter ses ruches pendant deux ans afin d’avoir une production dans trois ans. « Mais c’est une étape à la fois. J’ai acheté une quinzaine de paquets de 1,5 kilos d’abeilles. Elles vont me permettre de recommencer rapidement, puis d’étendre à d’autres ruches graduellement », mentionne celui qui fait affaire avec la Miellerie Saint-Stanislas de Joel Laberge, un important importateur. Les paquets d’abeilles viennent de l’Australie.
Quant aux reines, elles proviennent de producteurs du Québec. « Elles sont habituées au climat, elles sont moins agressives, ce sont de bonnes reines et nous espérons que ça puisse reprendre rapidement », lance l’apiculteur qui compte aussi sur ses autres produits maraîchers pour poursuivre son entreprise.
Il produit de l’argousier et ils sont peu au Québec à le faire. Le fermier de Pointe-Fortune élève aussi des poulets au pâturage, ainsi que des porcs. Ses produits biologiques se retrouvent dans une Table champêtre qui n’est heureusement pas compromise malgré l’hécatombe qui s’est abattu sur ses colonies.
Sa Cabane à miel compte déjà de nombreuses réservations pour les mois d’été. « Nos soupers comprennent 95 % des produits de notre ferme qui est très diversifiée. Heureusement, ça nous protège dans des situations comme celle-ci », complète celui qui invite les personnes intéressées à parrainer une ruche afin de donner un coup de main à l’entreprise. En adoptant une ruche, on reçoit, entre autres, du miel de fleurs et de nombreux avantages en plus de collaborer à la préservation et à la protection de ces pollinisatrices essentielles.