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Il faudra baisser le coût des véhicules électrique si le gouvernement canadien veut atteindre ses objectifs

le dimanche 01 septembre 2024
Modifié à
Par Benoit Charette

Il est déjà plus rentable à long terme d’acheter un véhicule électrique (VE) qu’un modèle à essence. Cependant, pour que le Canada puisse atteindre ses objectifs de vente de VÉS, le prix devra baisser, selon une nouvelle analyse du Bureau du directeur parlementaire du budget (DPB).

Des objectifs ambitieux pour les ventes de véhicules électriques

Le rapport du DPB, publié le 29 août, survient huit mois après que les libéraux fédéraux ont imposé que les voitures de tourisme à batterie représentent 20 % des ventes de véhicules neufs d'ici 2026. Ce pourcentage devra augmenter chaque année pour atteindre 60 % d’ici 2030, puis 100 % d’ici 2035.

Les dernières statistiques montrent qu'en 2023, les véhicules électriques ont constitué à l'échelle canadienne près de 11 % des immatriculations de véhicules neufs, marquant la première fois que ce chiffre dépasse 10 % au niveau national.

Coûts comparés : véhicules électriques vs. thermiques

Le rapport compare le prix d’achat d’un véhicule neuf, les rabais fédéraux et provinciaux pour les VÉS, ainsi que les coûts d’exploitation et d’entretien sur huit ans. Pour les voitures de tourisme, le coût total sur huit ans d’un modèle électrique en 2022 représentait 88 % de celui d’un modèle à essence similaire. Pour les VUS et les camions, ce chiffre s’élève à environ 92 %.

Bien que l’achat d’un VE soit environ 6 % plus coûteux que celui d’un modèle à essence comparable, les coûts d’exploitation et d’entretien peuvent être jusqu’à 2,5 fois inférieurs par an.

Des économies insuffisantes pour encourager la transition

Malgré ces avantages, le DPB estime que les économies ne sont pas encore suffisantes pour inciter les consommateurs à se tourner vers les voitures électriques aussi rapidement que le souhaitent les gouvernements. Selon le rapport, les économies doivent croître de 31 % pour atteindre les objectifs de 2030. Cela signifie que si le coût actuel d’un VÉ représente 95 % de celui d’un modèle à essence, il devra tomber à environ 65 % pour rendre les VÉS plus attractifs.

Le rôle crucial du prix dans l'adoption des VÉS

Joanna Kyriazis, directrice des affaires publiques chez Clean Energy Canada, souligne que, bien que les VE soient moins coûteux à l’usage, cela ne suffit pas pour convaincre une majorité de consommateurs de passer à l’électrique. "Les coûts initiaux élevés sont un obstacle pour de nombreuses familles à budget limité, même si elles reconnaissent qu'un VE leur ferait économiser de l'argent à long terme", a-t-elle déclaré.

Elle met également en avant l’importance du prix en Europe, où les VE représentaient un quart des ventes de véhicules neufs en 2023. L’Europe offre 11 modèles de VE coûtant moins de 45 000 $, tandis qu’au Canada, seuls deux modèles répondent à ce critère. Les ventes de VE au Canada étaient de 10,8 % l'année dernière.

Les perspectives pour les années à venir

Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a salué le rapport du DPB, notant que celui-ci confirme la baisse continue des prix des VE par rapport aux modèles à essence. Il a également mentionné que la réglementation du gouvernement, qui impose des quotas de vente, contribue à cette baisse. Une étude prévoit que les véhicules à essence coûteront 6,1 % de plus d’ici 2035, tandis que les VE devraient voir leurs prix diminuer de 22 %.

Le ministre a toutefois souligné que le rapport ne prend pas en compte les véhicules hybrides rechargeables, qui représentent pour certains consommateurs une étape intermédiaire entre un véhicule entièrement électrique et un modèle à essence. En 2023, les hybrides rechargeables ont constitué 3 % des ventes totales de véhicules et 24 % de l’ensemble des VE vendus.

Conclusion : Un long chemin à parcourir

Bien que les véhicules électriques offrent déjà des avantages financiers, le Canada devra encore abaisser leurs coûts pour atteindre ses ambitieux objectifs de ventes de VÉS d’ici 2030 et 2035. Le défi consiste à rendre ces véhicules suffisamment abordables pour inciter un plus grand nombre de consommateurs à franchir le pas vers l’électrique.

Avec des renseignements d'Automotive News Canada

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