De l’importance des retombées des organismes communautaires
Édith Gariépy de la CDC, Robert Payeur agent de recherche et Vanessa Goyette de Psychoésion ont présenté les résultats d’une vaste étude qui en dit long sur l’impact du communautaire dans la grande région. (Photo – Gracieuseté)
À la suite de travaux qui ont duré une année et qui ont permis de recueillir des données auprès de 44 de ses organismes-membres, la Corporation de développement communautaire (CDC) de Beauharnois-Salaberry présente un portrait des services offerts à la population, les innovations communautaires et évalue l’étendue du travail effectué par les travailleurs et travailleuses.
La Corporation a présenté à ses membres et partenaires une toute première étude d’impact des organismes communautaires de la région.
«La force de l’action communautaire autonome a permis de développer des projets innovants, de réunir les expertises autour d’enjeux communs et d’adapter les services aux besoins spécifiques», indique Robert Payeur, agent de recherche en charge de la rédaction de l’étude à laquelle 76% des organismes membres de la CDC ont participé.
Des données intéressantes
Sur le plan économique, la masse salariale des organismes communautaires représente 14 M$ et les dépenses plus de 6 M$ au cours de la dernière année financière. Ce sont donc plus de 20 M$ en retombées économiques pour la région de Beauharnois-Salaberry annuellement.
Les organismes ont reçu l’aide de 2592 bénévoles qui ont consacré 58 223 heures, soit l’équivalent de 917 012 $ si on le ramène au salaire minimum.
Ce sont 338 124 interventions individuelles qui ont été prises en charge par les organismes dans une seule année, 8731 interventions auprès de groupes (éducation populaire, formation, activités) et 2699 interventions en environnement et de quartier.
On dénombre 49 040 personnes ayant utilisé les services des organismes. Les enjeux les plus fréquemment soulevés chez les usagers et usagères sont la vulnérabilité économique (62 %) et les des enjeux de santé mentale (53 %).
Les effectifs du communautaire, ce sont 460 personnes employées, majoritairement des femmes (86 %). De plus, 95 % des membres du personnel détiennent un diplôme d’étude supérieur (DEC ou Bac).
«On découvre aussi dans l’étude les effets des services sur notre environnement et la population de Beauharnois-Salaberry qui sont rendus tangibles par des exemples de bons coups et d’innovation des organismes communautaire», mentionne Édith Gariépy, directrice de la CDC.
Témoignages frappants
On retrouve avec plaisir dans l’étude, des témoignages de participants et de direction d’organisme communautaire qui mettent en lumière l’approche communautaire. Par exemple : «J’ai acquis une expérience de vie merveilleuse. Les intervenants ici ont une facilité d’approche, ils nous mettent à l’aise dès le départ. [L’organisme] m’a offert un cheminement de vie incroyable et je continue toujours dans mon cheminement. Cela m’a aidé beaucoup.»
Nombreux de ces témoignages proviennent d’un groupe de discussion réalisée à l’organisme Psycohésion dans le cadre de cette étude. Vanessa Goyette, membre du conseil d’administration de la CDC et adjointe à la direction à l’organisme en santé mentale Psycohésion explique l’importance pour l’organisme d’avoir participé à cette étude d’impact des organismes. «Je suis heureuse que notre organisme et nos membres aient participé à cette étude. Les organismes communautaires jouent un rôle central dans la réduction de la pauvreté, le soutien aux populations vulnérables, l'amélioration de la santé mentale et physique, et l'inclusion sociale. Nous travaillons différemment et c’est ce qui fait notre force et notre expertise. Il faut en parler plus et avec fierté», plaide-t-elle.
L’étude a été rendue possible grâce au soutien financier de la Table nationale des CDC et le travail de Robert Payeur, agent de recherche pour la CDC. Les résultats de l’étude sont disponibles sur le site internet de la CDC Beauharnois-Salaberry.