TRANSPORT . Identifié comme étant l’une des principales causes du déficit accumulé de 1,37 million $ à la MRC du Haut-Saint-Laurent, le service de Taxibus accuse une importante baisse de clientèle sur le territoire desservi depuis l’augmentation des prix, décrétée le 1er juillet dernier.

«C’est certain qu’il y a eu une diminution notoire du nombre d’usagers pour les mois de juillet et août», reconnaît le directeur général intérimaire de la MRC, Laurent Lampron. Embauché en mars dernier pour assainir les finances de l’organisation, le gestionnaire n’a pas voulu avancer de chiffres en lien avec le sujet. M. Lampron a dit préférer attendre la compilation des statistiques de septembre et octobre avant de tracer un nouveau profil des utilisateurs.

Affichant un manque à gagner de l’ordre de 430 000 $ pour l’exercice financier se terminant le 31 décembre 2017, le Taxibus du Haut-Saint-Laurent est devenu plus onéreux pour ceux qui ont recours à ce moyen de transport dans les 13 municipalités de la MRC.

Les tarifs ont presque doublé et le montant de départ est passé de 2 $ à 3,45 $. Il en coûte désormais 8 $ pour les 10 premiers kilomètres, 10 $ pour un trajet de moins de 20 km et 12 $ pour un déplacement de 21 à 30 km. De plus, le service a fait un bond à 14 $ dans le cas d’un parcours de 31 à 40 km et à 16 $ pour franchir 41 km et plus.

Emprunté par quelque 15 800 personnes en 2017, le Taxibus a compté pour 31,4% du déficit de la MRC l’année dernière. «Il fallait ramener le Taxibus à son essence. Ce n’est pas à l’ensemble des contribuables de payer pour ce déficit d’opérations», affirme M. Lampron.

En juin dernier, la préfète de la MRC, Louise Lebrun a indiqué que les usagers du Taxibus contribuaient à environ 25% des coûts réels du service dans le Haut-Saint-Laurent comparativement à une moyenne oscillant autour de 50% pour le reste de la province.

Dans le contexte d’un budget nécessitant un redressement des finances à la MRC, les municipalités ne veulent pas augmenter leur quote-part versée au service de Taxibus. Cette hausse de tarifs n’aide en rien la desserte les municipalités du Haut-Saint-Laurent en matière de transport en commun, d’autant plus que les critères d’admissibilité des usagers ont été resserrés.

Les plus récentes données démontrent qu’un résident de Huntingdon doit défrayer un montant de 63,45 $ pour un aller-retour à Montréal, incluant le Taxibus jusqu’à Ormstown, le transport en autobus dans la métropole et le métro.