À l’approche des élections provinciales du 1er octobre prochain, la question de la participation politique des jeunes se pose encore une fois.
Regardons cette question sous l’angle des générations. Un constat demeure les jeunes votent moins. Ce que l’on dit moins c’est que leurs parents eux aussi votent moins que leurs grands-parents ! On remarque (graphique 1) que le vote des jeunes a fluctué beaucoup d’une élection à l’autre. Cependant, de 1985 à 2014, la baisse du taux de participation est d’environ 14%, tandis que celle de la génération des 45-55 ans (leurs parents) est d’environ 9%. Les grands-parents quant à eux voient leur taux de participation passer 78 à 82 soit une hausse de près de 5% .

En revanche, lorsque la politique se trouve à l’avant-scène de l’actualité— on peut penser à l’année préréférendaire ou à la contestation étudiants de 2012, on remarque que les taux de participation fluctuent à la hausse autant chez les jeunes que dans la génération des 45-54 ans. Ceci est moins marqué chez les aînés.
Le déclin de la participation n’est pas uniquement le phénomène d’une génération. Il est possible de constater que les différentes élections n’ont pas beaucoup d’effet sur le taux de participation des ainés alors qu’il touche les autres groupes d’âge à l’étude. La région n’échappe probablement pas à ce phénomène. Le graphique 2 illustre l’évolution des taux de participation des jeunes de 18-24 ans pour la Montérégie A et l’ensemble du Québec. De manière générale les taux de participation dépassent ceux de la province. Les taux suivent les mêmes fluctuations selon les années électorales.

En conclusion, le négativisme et le cynisme des jeunes souvent évoqués pour expliquer leur faible taux de participation ne semblent pas avoir d’emprise sur les générations plus âgées. Une leçon de sagesse à retenir !
Par Éric Pepin, Jonathan Scott et Pierre Spénard, professeurs-chercheurs au Centre collégial de recherche en innovation et en mobilisation socio-territoriale du Collège de Valleyfield

