La coureuse de Huntingdon qui boxe

La communauté de Huntingdon la salue souvent alors qu’elle coure dans les rues de la municipalité. Mais Jennifer Neal ne fait pas que courir. Le jogging fait partie de son entraînement de boxe. Et elle excelle dans cette discipline, elle qui vient tout juste de remporter les gants dorés.

Dimanche à Lévis, la boxeuse de 38 ans a vaincu Mayssoun Tadlaoui par décision unanime pour remporter le titre des Gants dorés chez les 64 kg.  «Le combat a été assez difficile, confie la championne. Mon adversaire avançait tout le temps. J’ai lancé beaucoup de gauche et même si je sentais que je lui faisais mal, elle avançait encore. »

C’est en janvier 2015 que la douanière, mère monoparentale de deux garçons, a commencé à combattre. Après neuf combats sous l’égide de Francis Lafrenière, elle a joint les rangs de Boxe Montréal.com. Elle est désormais entraînée par Carl Handy et Danielle Bouchard, pionnière de la boxe féminine au Québec.

«Il y a une belle équipe féminine qui s’entraîne-là au Centre Claude-Robillard, dit-elle. Je m’entraîne cinq fois par semaine, je travaille sur des quarts de 12 heures, j’ai deux enfants et je suis monoparentale. Ça prend de la discipline. La boxe c’est tellement un sport compliqué. Tu ne joues pas à la boxe. »

Le challenge

La boxe lui permet d’être porteuse du message des saines habitudes de vie auprès de ses enfants, tous deux hockeyeurs. À l’école, lorsqu’elle va chercher ses garçons, elle attire l’attention avec ses muscles.

Jennifer Neal s’entraîne à Montréal. Ses habitudes de boxe ne sont pas connues dans sa communauté. «Les gens me voient courir au quotidien à Huntingdon me félicitent à l’épicerie, mentionne-t-elle. Quand je leur dit que je fais de la boxe, elles sont surprises. Certaines m’ont demandée pour offrir des cours de boxe-fit et je songe à aller chercher ma certification d’entraîneur. Je souhaite conserver la boxe dans ma vie pour toujours. »

La championne des gants dorés est motivée par le challenge de son sport. Travailler toujours plus fort pour s’améliorer. «Les boxeurs sont souvent des passionnés de la vie, soutient-elle. On vit beaucoup d’émotions; une journée on rit, le lendemain on peut pleurer. C’est pas donner à tout le monde de monter dans un ring. Peu importe ce que je fais, je vise à être une meilleure personne et la boxe m’aide en ce sens. »

Équipe nationale ou professionnelle

La résidente de Huntingdon est à la croisée des chemins. Elle aurait aimé découvrir la boxe bien avant. Le temps joue contre Jennifer Neal, mais de belles options s’offrent à elle.

«Je veux aller le plus loin possible, assure-t-elle. Je participe au Défi des champions en février prochain et je vise une place sur l’équipe nationale. Si je me taille une place, je devrais voir si je suis en mesure de représenter le Canada lors de compétitions à l’étranger avec mon emploi et mes enfants. »

Si elle doit renoncer à l’équipe nationale, Jennifer Neal fera le saut chez les professionnelles. Ses entraîneurs la juge prête à opter pour cette option.

Le 28 octobre, lors de son prochain combat à Montréal, elle en découdra avec une Torontoise très expérimentée. Un affrontement qu’elle voit comme un beau défi stimulant.