La GRC ajoute une nouvelle surveillance aérienne à la frontière
Préoccupée par le trafic illégal à la frontière canado-américaine, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a ajouté un hélicoptère de type Black Hawk à son inventaire de surveillance. Une démonstration de cet engin a eu lieu le 30 janvier à Franklin.
La GRC disposait déjà d’un hélicoptère. Mais l’appareil Black Hawk permet de transporter plus de passagers et agir plus rapidement.
«Lorsque les passages se font vers le Nord, donc vers le Canada, nos patrouilleurs sont sur le territoire et c’est très rare qu’on en manque, a laissé savoir le sergent Charles Poirier. Mais quand ils se dirigent vers le Sud, ce n’est pas un crime tant que la frontière n’est pas traversée. Plus à l’Est, vers le chemin Roxham, il y a beaucoup de va-et-vient. Quand ils voient les agents, les migrants et les passeurs deviennent effarouchés. Il faut agir vite.»
Les résidents du Haut-Saint-Laurent peuvent s’attendre à voir le Black Hawk chaque semaine dans le ciel. Il survolera lors de patrouilles coordonnées selon les informations reçues sur le terrain. La GRC suit aussi les tendances du trafic. Les patrouilles ne sont pas alléatoires soutient Charles Poirier.
Le Black Hawk s’ajoute à l’hélicoptère, à la flotte de véhicules routier ou tout-terrain, aux drones, aux caméras et aux senseurs. Des outils techniques et technologiques qui permettent de relayer en temps réel l’information aux patrouilleurs sur le terrain au Canada ainsi qu’aux agents frontaliers américains.
Passages illégaux
Le sergent Poirier a laissé savoir que le passage de migrants avait diminué depuis l’élection de Donald Trump au mois de novembre. Il a même parlé d’un creux par rapport à janvier de l'an dernier. La répréhension a mené à plusieurs arrestations et même des accusations.
La situation commande toutefois une surveillance importante. «On voit que les réseaux de passeurs sont extrêmement bien organisés, a-t-il laissé savoir. Souvent, ils ne sont pas basés au Canada. Nous sommes présentement préoccupés par un réseau indien.»
Il a expliqué que des passeurs se font recruter en Ontario pour faire le transport au Québec en auto. Le sergent Poirier ajoute que la GRC recommence à voir des taxis et des UBER transporter des illégaux et pas toujours vers une adresse précise. «Si on loue votre véhicule pour transporter des gens vers un point GPS, c’est louche.»
Tabac, drogue et armes
Le trafic ne concerne pas uniquement des vies humaines à la frontière.
Sur le tabac, le sergent de la GRC indique que le trafic a grandement diminué par rapport à l’époque où les motoneiges qui tiraient des toboggans remplis étaient monnaie courante.
Le nouveau président a critiqué le Canada pour la présence de fentanyl aux États-Unis. Or, selon le sergent Poirier, moins de 1 % de cette substance au sud de la frontière proviendrait du Canada.
Qui plus est, il ajoute que la quasi-totalité de la cocaïne qui pénètre au Canada a transité par les États-Unis.
Pour ce qui est du trafic d’armes, bien que certains cas soient documentés, il laisse entendre que ce serait anecdotique.
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La Gendarmerie royale du Canada a présenté son hélicoptère Black Hawk le 20 janvier à Franklin. (Image : Gendarmerie royale du Canada)