La juge Marie-Chantale Doucet fera connaître sa décision le mardi 20 décembre dans le cadre de la requête en arrêt de procédure pour délais préinculpatoire, dans la cause de Gabriel Palumbi, un père accusé d’homicide involontaire sur sa fillette de 5 mois.

Véritable guerre entre les juristes, qui s’est échelonnée sur cinq jours, la défense, assurée par Me Marc Lavoie, a fait valoir au tribunal que les délais dans cette cause empêchent M. Palumbi d’obtenir une défense juste et équitable. Pour prouver ses dires, l’avocat a informé le tribunal que plusieurs pièces ont été détruites entre le moment du décès de la gamine et les accusations portées envers son client.

«On parle de 25 ans, dit Me Lavoie. À l’époque, les policiers ont analysé la déclaration de M. Palumbi et ont conclu qu’il disait la vérité. Qu’il n’avait rien à se reprocher. Il était question de bébé secoué et l’enfant n’avait aucune ecchymose  sur le corps. L’autopsie prouve que le bébé avait une bronchopneumonie sévère. Il y a même une pathologiste qui confirme que l’enfant est décédé de cause naturelle.»

Également dans le but d’appuyer sa thèse, Me Lavoie mentionne que des gens qui ont été en contact avec l’enfant ont affirmé que celle-ci était malade quelques jours avant son décès. «Malheureusement, ces personnes sont décédées. Elles ne peuvent donc pas venir confirmer ce qu’elles ont vu», informe l’avocat.

La couronne, représentée par Me Claude Doire et Me Marie-Audrei Joset, assure que l’accusé dispose de suffisamment de preuves pour assurer sa défense. D’ailleurs, elle a exposé plusieurs cas de jurisprudence dans lesquelles des situations similaires étaient passées devant le tribunal malgré la destruction de preuves importantes. «Oui, trois experts sont venus dire que le prélèvement de la moelle cervicale aurait été important. Toutefois, ça ne se faisait pas systématiquement en 1991, atteste Me Joset. On ne peut écarter que la triade en lien avec les cas de bébés secoués est présente dans ce cas-ci.»

Lorsqu’elle fait état de la triade, Me Joset fait référence à une hémorragie sous-durale (hémorragies à la périphérie du cerveau), hémorragie rétinienne et œdème du cerveau. Ce à quoi la défense mentionne qu’elle peut être reliée au fait que Gabriel Palumbi a tenté des manœuvres de réanimation à la demande d’Urgence Santé lorsque son enfant a perdu conscience nécessitant son transport à l’hôpital en 1991.