La Recyclerie Beauharnois-Salaberry ferme ses portes
Fermée temporairement à partir du 18 décembre en raison de problèmes de qualité de l'air dans ses locaux, la Recyclerie Beauharnois-Salaberry a dû cesser ses activités pour de bon.
L'entreprise d'économie sociale de la rue Saint-Charles à Salaberry-de-Valleyfield est en voie de dissolution et une cinquantaine de personnes, dont 6 employés à temps, ne pourront plus gagner leur vie en recyclant du matériel informatique.
A la suite des analyses effectuées par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), les dirigeants de la Recyclerie se sont retrouvés devant la nécessité d'installer un nouveau système de ventilation et un autre lié à la captation des poussières à la source. La mise à niveau des équipements utilisés lors du démontage des ordinateurs aurait entraîné des coûts estimés à 200 000 $ et des contraintes budgétaires ont forcé le conseil d'administration à mettre la clé dans la porte.
«Nous étions devant un fait accompli. Les normes exigées sont l'équivalent de la certification ISO 9001. Les nouveaux systèmes sont très dispendieux et seules les grandes entreprises peuvent se permettre de tels investissements. Plusieurs organismes sans but lucratif ont été obligés de fermer», constate le président du c.a. de la Recyclerie, Denis Besner.
Une relocalisation a été envisagée dans le cadre d'une réorientation axée sur le recyclage des appareils ménagers (poêles, laveuses, sécheuses) et des vélos. Toutefois, la facture potentielle associée à un tel projet, oscillant autour d'un quart de million de dollars, a rendu cette possibilité impensable.
La fermeture définitive de la Recyclerie après 12 années d'existence représente un jour triste pour les utilisateurs et surtout, les gens qui travaillaient dans les locaux situés à même l'école du Nouvel-Envol. «Pour les personnes en réinsertion sociale, c'était leur milieu de vie. Certains avaient des limitations physiques et mentales. Ils pouvaient sortir de leur isolement», souligne M. Besner.
De par sa mission sociale, éducative et environnementale, la Recyclerie constituait un modèle unique au Québec. En plus d'éviter l'enfouissement du matériel électronique, l'organisme offrait aux personnes moins nanties des produits informatiques recyclés à un prix très abordable. «Des gens venaient déposer régulièrement des ordinateurs qui ne fonctionnaient plus», mentionne Denis Besner. «Nous avions également un volet éducatif incluant la lecture des journaux tous les matins. On échangeait sur l'actualité avant de passer au travail de recyclage.»
Les élèves fréquentant la Recyclerie ont été transférés au Centre du Nouvel-Envol alors que les employés ont été référés au Centre local de développement (CLD) et au Centre local d'emploi (CLE), qui verront à les relocaliser au sein de d'autres organismes afin qu'ils poursuivent leur cheminement.