Des artistes ayant le pouvoir d’émerveiller sont à l’œuvre au cours du mois de juillet à Salaberry-de-Valleyfield dans le cadre du projet culturel «La Ruée vers l’Art» qui se concrétisera par la mise en place d’un circuit piétonnier reliant les différents lieux.
L’organisme «Pour un Réseau Actif dans nos Quartiers» (PRAQ) a proposé cette initiative destinée à réaliser des rurales sur asphalte et béton ainsi que des murales dans une optique de médiation culturelle.
Un appel de candidatures a été lancé pour appuyer cette idée citoyenne et des créateurs ont été retenus pour embellir par l’art visuel, 7 sites campivallensiens avec des œuvres accomplies en lien avec la géomorphologie des emplacements. Une première artiste, Stéphanie Bérubé s’est exécutée du 4 au 8 juillet, mettant en pratique une technique qui a pris 18 mois à développer: l’anamorphose.
Dans la ruelle Tessier, perpendiculaire à la Victoria en face de la Terrasse du Vieux canal, l’artiste originaire de Marieville a peint une voie navigable sur laquelle circulent deux embarcations pour mettre en valeur le caractère nautique de la ville. Du côté de la rue Tully, Stéphanie a rendu hommage aux «Incroyables Comestibles du Suroît» qui prônent notamment le jardinage, la plantation d’arbres et la production de nourriture bio pour la communauté locale.
L’anamorphose consiste en une déformation volontaire de la perspective d’un dessin qui prend tout son sens lorsque observé d’un point précis. Ce n’est qu’une fois pris en photo que le sujet devient soudainement réel, en 3 dimensions, et s’intègre à son environnement.
«C’est une distorsion de l’image, un trompe-l’œil. Il faut absolument être placé sur le « x » pour créer la magie désirée», explique Stéphanie. Le Journal, à travers la lentille du photographe Pierre Langevin, a fait l’expérience de l’anamorphose et les résultats sont fort impressionnants.
Maintenant reconnue pour cette spécialité dans la région métropolitaine et en Montérégie, Stéphanie Bérubé utilise de la peinture acrylique extérieure pour maximiser la durée de vie des créations. Les intempéries et la circulation des véhicules rendent toutefois les œuvres éphémères. «Elles peuvent s’effacer après 3 ou 4 ans», mentionne-t-elle.
David Miljour, instigateur de l’entreprise d’économie sociale «Dose Culture», a embauché l’artiste et le résidant de Longueuil a participé à l’élaboration des deux rurales. «Dans le cas de la ruelle Tessier, il s’agit d’une revitalisation. Pour ce qui regarde la rue Tully, on parle d’un embellissement», a-t-il décrit.
Une somme de 7900 $ provenant du Fonds culturel de la MRC de Beauharnois-Salaberry a été octroyée pour permettre la réalisation de la «Ruée vers l’Art». Cinq autres artistes, qui recevront un cachet de 500 $ chacun, vont se mettre à la tâche d’ici le 31 juillet, soit: Sabrina Tardif (Ruelle de la Bobineuse), Audrée Bourdeau (rue May, coin Buntin), Bo Tellier/Charles Cailyer (Maison de la Jeunesse), Erick Cyr/Noémie Cadieux-Charlie-Loup Turcot (Allée du Centenaire) et Nicole Daigneault/Francine Gagné (Rotonde du Parc Delpha-Sauvé).
