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La somme de tous les efforts pour Étienne Boulay

le jeudi 15 février 2024
Modifié à 16 h 37 min le 16 février 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Étienne Boulay a expliqué aux étudiants de l’école de la Baie-Saint-François comment son plan de match lui avait permis de toucher à ses rêves. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Étienne Boulay a essuyé plusieurs plaqués dans sa vie. Que ce soit sur le terrain de football, ou dans sa vie personnelle. Le sportif devenu animateur, entrepreneur et conférencier a une feuille de route atypique. Il a dressé son chemin en transformant ses rêves en objectif. Un parcours inspirant qu’il a raconté avec franchise aux étudiants de l’école de la Baie-Saint-François à l’occasion de la Semaine de la persévérance scolaire.

«Je parle de moi. De ce qui a fonctionné et de ce qui n’a pas fonctionné, a expliqué l’ex-footballeur professionnel après s’être adressé aux écoliers. Ce n’est pas one-size fits all [un chemin identique pour tous]. Mais je le dis à mes enfants et aux gens que je côtoie; fonce, exécute et analyse. Accepte tes erreurs, apprends et ajuste.»

Avec cette attitude qui implique un travail constant avec 100 % d’efforts, il a dressé son chemin. Le petit garçon chétif de Montréal-Nord a rapidement eu le désir de jouer au football professionnel. «Le rêve, c’est quelque chose que tu souhaites et que tu laisses aller, a-t-il révélé aux étudiants. Je devais le transformer en objectif. Je devais avoir un plan de match.» 

Objectif États-Unis

À l’époque, la route pour accéder aux grandes ligues semblait plus facile via les universités américaines. Le petit Étienne Boulay fréquentait le secondaire comme activité sociale. Il a appliqué trois étapes pour améliorer son sort : se taire en classe, prendre des notes puis les relire à la maison. Motivé par son objectif et cette nouvelle attitude, ses échecs scolaires se sont transformés en bonnes notes. 

Ultimement, il a écrit à toutes les collèges américains. Les refus se sont succédé. Mais, au lieu de baisser les bras, il a persévéré. Si bien que l’appel du Collège Kent a été sa première planche de salut. Suivi d’un recrutement à l’Université du New Hampshire. Étienne Boulay avait trimé dur pour faire sa place. Il y a eu des découragements en cours de route. L’athlète se rappelait alors son objectif, ce qui le recentrait dans sa mission.

Le rêve de la ligue nationale de football (NFL) ne s’est pas concrétisé. Mais les Alouettes ont retenu ses services. «Ce n’était qu’une partie de l’objectif, a-t-il avoué. Je savais que j’allais côtoyer des vedettes, Calvillo, Cahoon, etc. Mais je préparais ce premier camp depuis 15 ans. Je l’avais visualisé. Ce n’était pas une question de talent. Ça se joue dans la tête et le cœur. C’est une question de constance et de discipline.»

Entre 2006 et 2012, il a remporté trois Coupe Grey avec les Alouettes et les Argonauts de Toronto.

Le bon entourage

Vers la fin de sa carrière sportive, la descente aux enfers a commencé. Sa consommation d’alcool et de stupéfiants l’ont fait quitter de sa voie. À moitié d’effort, moitié de résultat, a-t-il lancé.

Plongé dans la honte, il a fait une tentative de suicide. «C’est toujours rough, a indiqué Boulay. Mais plein de monde ont eu la même idée de merde. Moi je suis encore-là pour pouvoir raconter mon histoire. Personne n’est à l’abri si on ne prend pas soin de sa tête et de son cœur.»

À cet effet, il a donné un seul conseil à son auditoire. Celui de bien s’entourer. Parce que chacun est la somme des 5-6 personnes avec qui il se tient.

«Je ne suis pas un psychologue ou un expert, mais j’ai une feuille de route, a résumé Étienne Boulay. J’espère que certains des élèves vont repartir avec des outils de plus.»

La présentation de la conférence est issue d’une collaboration entre l’école de la Baie-Saint-François et le Carrefour jeunesse-emploi de Beauharnois-Salaberry.

 

Étienne Boulay a parlé avec franchise de son parcours à l,occasion de la Semaine de la persévérance scolaire. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)