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L’affaissement de la rue Lippé l’isole de sa municipalité

le vendredi 21 juillet 2023
Modifié à 10 h 42 min le 21 juillet 2023
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

C'est à cette barrière qu'Étienne Rozon, qui demeure à la résidence en arrière, est venu chercher ses petits-enfants lundi matin. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Étienne Rozon gardait ses petits-enfants lundi matin. Le résident de la rue Lippé est allé les chercher au bout de la barrière qui ferme la rue à Les Coteaux. Parce que sa résidence de Les Coteaux est isolée de l’autre côté du gouffre provoqué par l’affaissement de la rue.

Étienne Rozon dit être revenu de Salaberry-de-Valleyfield vers minuit et que la rue Lippé ne s'était pas encore affaissée. Il a constaté le tout uniquement à son réveil samedi matin. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

«Ma fille vient de Très-Saint-Rédempteur; elle est venue porter les enfants à la limite des blocs jaunes, indiquait-il lundi après-midi. Pour le moment, je devrai toujours faire le tour, mais ce n’est pas très grave.»

Le détour, il devra le faire vers Saint-Polycarpe. Une voie de la rue Lippé s’est affaissée vers la rivière Delisle dans la nuit de vendredi à samedi. «Mon garçon m’a appelé le matin pour me dire si j’avais vu ce qui s’était passé, a expliqué le Coteaulois. On dormait à la maison et on n’a rien entendu. On est revenu des Régates vers minuit et tout était beau. Un ami a aussi pris la route vers Saint-Polycarpe vers 2 h. Que ça arrive ici, c’est surprenant.»

Surprenant certes, mais M. Rozon avait observé une transformation de la rive au fil des ans. Auparavant, il coupait le gazon assis sur son tracteur. Mais le terrain penchait de plus en plus vers la rivière si bien qu’il effectuait désormais cette tâche avec une tondeuse traditionnelle, par précaution.

«La nature, on ne peut pas rien faire contre ça. C’est plus fort que nous.»
Étienne Rozon

La route n’est plus droite comme avant. D’autres craques, vers Saint-Polycarpe, sont visibles à l’œil. Le Coteaulois dit aussi avoir aperçu trois semi-remorques chargées par des cultivateurs, parcourir la rue Lippé vendredi. Est-ce que le poids des camions qui circulaient, et les fortes pluies des dernières années ont eu une incidence sur l’affaissement, les ingénieurs auront à étudier ces questions. 

«Au moins, ce n’est pas directement devant chez moi, ajoutait-il. Mais ça surprend. Des gens du ministère des Transports, d’autres de la Sécurité civile et des employés d’Hydro-Québec sont venus sur place. Ils ont peur pour un lampadaire sur la rive qui pourrait tomber.»

M. Rozon a aussi apprécié le contact qu’il a eu avec le maire Sylvain Brazeau qui l’a informé que la situation serait aussi prise en main du côté municipal.

Mais le tout pourrait être long. «D’après moi, ils vont revenir faire des tests de sol, se questionnait le résident. Je ne sais pas non plus comment ils font faire pour déneiger cet hiver; peut-être qu’ils n’auront pas le choix de tourner dans mon entrée.»

Néanmoins, Étienne Rozon et ses petits-enfants ne semblaient pas trop inquiets et profitaient du bon temps qui s’offrait à eux lundi après-midi. 

Un tronçon de la rue Lippé est fermé à la circulation et le demeurera pour encore un certain temps. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)