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Le ciel se donne en spectacle

le lundi 08 avril 2024
Modifié à 11 h 35 min le 09 avril 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

L'éclipse solaire était comme une grimace de la Lune envers le Soleil. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Pink Floyd jouait dans les haut-parleurs. Les télescopes étaient bien pointés vers le soleil. Environ une centaine de personnes s’étaient donné rendez-vous sur la montée Wattie à Elgin pour observer l’éclipse solaire. Un phénomène à ne pas rate selon la Société d’astronomie du Planétarium de Montréal qui y a un site d’observation dans le secteur depuis quelques années.

L’excitation qui régnait sur la petite route habituellement tranquille a fait place à un silence ébahi au moment où la Lune a complètement couvert le Soleil. Des applaudissements ont été entendus tandis que les astronomes observaient le phénomène, Jupiter, Vénus et les autres éléments cosmiques qui les font rêver. La couronne qui a surplombé le Soleil a laissé personne indifférent. «C’est tellement beau, j’ai quasiment envie de pleurer», a lancé un observateur.

À travers un télescope, la lune commence son passage devant le Soleil. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

«Elle était très, très très belle  [l’éclipse solaire]malgré les petits nuages fins qu’on a, a d’abord commenté Pierre Tournay, astronome amateur et résident du Haut-Saint-Laurent. C’est surprenant. Quand la totalité arrive, il fait noir, la température change, les gens s’exclament. On voit les protubérances roses autour du soleil. C’est tellement beau.»
Les premiers curieux ont commencé à arriver sur place vers 13 h. Ils se renseignaient auprès de M. Tournay et ses collègues. Des télescopes puissants permettaient d’observer le Soleil et les différents mouvements ou réactions qui survenaient. 

«Il y a peut-être une centaine de personnes qui sont venus, a noté l’astronome amateur. On n’est pas déçu du tout, du tout.»

Le voir pour le comprendre

Depuis 25 ans, M. Tournay est astronome amateur. Sa passion pour le céleste et ce qui se situe dans l’espace ne date toutefois pas d’hier. Son frère a subi un accident important dans sa jeunesse. Sa mère lui avait demandé ce qu’il voulait une fois que son rétablissement serait complet. Le jeune homme a demandé un télescope. Avec son frère, Pierre, du haut de ses 13 ans, a aperçu clairement Jupiter. Le point de départ de son histoire d’amour avec l’astronomie.

Elgin est un endroit idéal pour l’observation du ciel puisqu’on n’y retrouve pas d’obstruction visuelle provoquée par l’éclairage.

Nombreux sont les gens qui étaient présents à Elgin pour observer le phénomène. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Après l’éclipse solaire à Idaho aux États-Unis en 2017 et celle au Chili deux ans plus tard, Pierre Tournay avait la chance d’observer le phénomène pour une troisième fois. Chez lui de surcroît. «Ils disent que quand tu en as vu une, il faut que tu en vois une deuxième; quand tu en as vu deux, il faut que tu en vois une troisième, a-t-il évoqué. Mon frère, ça fait 14 qu’il voit. Une éclipse solaire, ce n’est pas un éclairage qu’on est habitué de voir. Tu as l’impression d’être sur une autre planète. C’est bizarre à ce point-là. Faut vivre une éclipse totale pour comprendre ça parce que ça s’explique mal.»

 

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