Le Comité des réfugiés du Suroît fait appel à la communauté. Il souhaite amasser 30 000 $ d’ici mars ou avril pour enclencher le processus d’arrivée d’une famille syrienne.
«C’est l’argent qui est l’os, a convenu Émile Duhamel, porte-parole du comité de coordination. Dès qu’on aura l’argent, on pourra appeler notre partenaire en adoption internationale et leur assurer que nous sommes en mesure de soutenir la famille. »
La somme visée couvrira différents frais (voir tableau plus bas) pour la famille pour une période de 12 mois ou jusqu’à l’atteinte de l’autonomie par cette dernière.
La Fabrique Sacré-Cœur-de-Jésus a accepté d’agir comme fiduciaire et d’émettre des reçus de charité pour fins d’impôt aux donateurs de 20 $ et plus. Pour le moment on parle d’accueillir une famille. On n’exclut pas la possibilité de parrainer une famille par année si la générosité financière le permet. Déjà, Lise cardinal de l’agence immobilière Re/Max a offert son support financier.
Pour M. Duhamel, il est important de soutenir ces réfugiés qui se retrouvent dans une situation particulière. «La misère que ces gens-là vivent n’a aucune mesure au Québec. Les horreurs des réfugiés sont sans noms, soutient-il. Notre communauté peut faire une différence pour eux. »
Le comité est majoritairement de Valleyfield, mais est supporté par la MRC Beauharnois-Salaberry. Il est donc possible que la famille trouve refuge dans l’une ou l’autre des six municipalités de la MRC.
Mouvement communautaire
À Saint-Polycarpe, un parrainage de type privée a permis à une famille syrienne de s’installer ici. Mais après quelques mois, elle s’est installée à Pierrefonds pour briser une espèce d’isolement. Dans le Suroît, le mouvement d’accueil est justement collectif afin d’éviter que la famille ne soit laissée à elle-même. «Il y a même des gens qui parlent la langue arabe dans le comité pour faciliter l’intégration», a expliqué Louis-Philippe Boucher du comité de coordination.
Carmen Houle, animatrice à la vie spirituelle et d’engagement communautaire à l’école Baie-Saint-François, mentionne que la famille accueillie sera respectée. «Elle ne sera pas en prison; elle s’éloigne d’une situation difficile, assure-t-elle. La famille pourrait quitter la région après un ou deux ans; on lui aura tout de même permis de recommencer une meilleure vie ailleurs. »
Louis-Philippe Boucher s’est aussi fait rassurant. Les craintes évoquées au départ ont été dissipées, notamment depuis les deux assemblées citoyennes. «Il n’y aura pas d’invasion comme en Allemagne, témoigne-t-il. On leur a expliqué que le 30 000 $ c’était pour une famille par année. »
Il a aussi rappelé que le Québec, notamment Valleyfield, s’était enrichi après avoir accueilli massivement les Vietnamiens il y a une quarantaine d’année.
Une trentaine d’élèves s’impliquent dans l’accueil des Syriens
Étudiant à l’école Baie-Saint-François, Bastien Lévesque a senti qu’il était de sa responsabilité d’aider les réfugiés syriens à les éloigner des horreurs quotidiennes.
«Je sentais que j’étais impuissant face à la crise et j’avais le goût d’aider une famille, a-t-il expliqué. L’éloigner de leur vie quasiment horrible. »
Il fait partie d’une trentaine d’adolescents interpelés par l’appel de l’animatrice à la vie spirituelle et d’engagement communautaires, Carmen Houle. «L’an dernier à l’école Edgar-Hébert avec le directeur Joël Mercier, nous avions l’idée d’apporter notre contribution au parrainage d’une famille, souligne-t-elle. J’en ai parlé avec Sylvain Leblanc directeur de l’école Baie-Saint-François qui nous appui dans notre démarche. »
Le groupe scolaire, lequel comprend également l’enseignante Francine Robineau et l’infirmière Brigitte Perrier, va concentrer ses efforts sur trois thèmes.
Il y aura l’information et la sensibilisation avec notamment un mur de photos, un kiosque d’information et des discussions en classe avec des enseignants.
On envisage aussi d’amasser au moins 1000 $ à remettre au comité de parrainage. Une mini-tombola et un match d’impro spécial ont déjà été avancés comme idée.
La trentaine d’étudiants compte aussi s’impliquer directement auprès de la famille. Une aide qui pourrait se traduire par un support académique, notamment à l’apprentissage du français, ou faire découvrir les joies de l’hiver. «Les Syriens n’ont jamais patiné ou fait d’anges dans la neige», a imagé Bastien Lévesque.
Carmen Houle est d’avis que l’implication des étudiants saura les inciter à développer une sensibilité internationale et développer une compréhension interculturelle.
Coûts et déboursés assumés avec le 30 000 $
Frais de logement, d’ameublement, de déplacements, de nourriture et d’habillement
Dépenses non couvertes ou remboursées par le régime d’assurance publique pour des soins, services de santé ou médicaments nécessaires
Coûts relatifs à la préparation ou aux démarches requises pour favoriser l’insertion en emploi ou la recherche d’emploi et qui ne sont pas couverts par un programme gouvernemental
Pour informations et dons
Carole-Anne Lachaine au 450 264-2733
202, Alphonse-Desjardins à Salaberry-de-Valleyfield
(On ajoute la mention «Réfugiés» au bas du chèque)
