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COVID-19
Le désir de revenir au front
le vendredi 08 mai 2020
Modifié à 11 h 16 min le 08 mai 2020
Angèle Bergevin et Lise Gendron ne pouvaient rester les bras croisés. Les infirmières qui profitaient de la retraite constataient l’ampleur de la crise. Elles étaient animées du défi de revenir au front, pour aider à gagner la guerre au coronavirus.
«Je suis une femme assez dynamique et toujours passionnée par mon métier, confie Angèle Bergevin. C’est le sens du devoir qui m’a appelé. Je voulais contribuer et je savais qu’il y avait des besoins criants. »
Après une longue carrière dans le réseau de la santé qui l’a menée dans sept établissements, dont les hôpitaux Anna-Laberge et Charles-LeMoyne, elle a remis le sarrau, et les différents éléments de protection personnelle, à l’Hôtel Plaza.
Ses proches n’ont pas été surpris de sa décision et la soutiennent tout en lui demandant de faire attention. «Je prends les mesures qui s’imposent, assure Mme Bergevin. Le changement de vêtement se fait sur les lieux de travail, on porte une double chaussure en plus de prendre une douche avant de revenir à la maison. Je me croise les doigts pour ne pas tomber malade. »
Son rôle consiste en la gestion des ressources humaines et de l’équipement informatique. Elle œuvre dans un site non conventionnel qui soigne 36 patients atteints de la COVID-19. «La pandémie, c’est assez colossal, soutient-elle. À l’hôpital, c’était notre quotidien les mesures de protection. Je n’ai donc pas peur; je ne serais pas là si c’était le contraire. Je suis une combattante et je suis là pour rassurer les employés. »
Mme Bergevin souligne que l’esprit d’équipe est bonne. C’est ce qui l’inquiétait un peu au départ puisque les membres proviennent de différents horizons. Ils sont dans le milieu de la santé mentale ou enseignants en soins infirmiers. L’expérience varie, mais le jumelage des différents employés facilite la tâche.
Le OK du médecin
Lise Gendron travaille à la clinique de dépistage établie à Châteauguay. Elle avait pris une retraite en raison d’un cancer. «Je n’ai pas eu à subir de radiothérapie ou de chimiothérapie, mais une chirurgie, mentionne-t-elle. J’ai vu mon médecin peu avant la crise et il était d’accord à ce que je retourne travailler. J’ai aussi l’appui de mon conjoint tandis que mes enfants sont plus anxieux. »
[caption id="attachment_81737" align="alignright" width="444"] Après avoir combattu un cancer, Lise Gendron fait désormais la lutte au coronavirus.[/caption]
Comme Angèle Bergevin, l’évolution de la situation l’a incitée à prêter main-forte au réseau de la santé. Elle avoue s’être sentie appelée même.
Son quotidien consiste à recevoir des gens qui ont pris rendez-vous pour passer un test de dépistage. Des prélèvements sont aussi effectués sur la route, à l’intérieur de CHSLD. «On se rend dans des zones chaudes, mentionne-t-elle. Mais il n’y a aucune inquiétude, on est très bien équipé. Il y a eu une formation sur la façon de revêtir et enlever l’équipement. On s’entraide aussi entre collègues. »
Auprès des patients, elles font l’évaluation des différents symptômes associés à la COVID-19 avant que le prélèvement soit effectué pour analyse.