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Le pouvoir du câlin dans la guérison

le mercredi 24 juillet 2024
Modifié à 12 h 01 min le 23 juillet 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

La chaleur humaine d’un câlin est importante. Un premier contact sympathique qui instaure une connexion instantanée. Qui incite les usagers à faire confiance aux bons soins de Caroline Rancourt, l’infirmière de rue de la Clinique Repères. 

Le récit a été raconté par Marie-Claude. Isolée depuis cinq mois, ravagée par des piqûres d’insectes transportés par un nouveau chat. «Je me laissais mourir, a-t-elle témoigné. J’étais dégoûtante. Et malgré tout, elle m’a prise dans ses bras.»

C’est une amie qui l’a incitée à consulter l’infirmière de la clinique Repères. «Elle m’a dit de me laisser aller, que cette clinique-là n’avait pas de jugement, a poursuivi Marie-Claude. J’ai été bien traitée et je me sentais à l’aise. Je n’avais pas peur d’eux autres.»

Assez pour accepter d’aller à l’hôpital. «Elle est restée parce qu’elle voyait que je n’allais pas bien, ajoute-t-elle. J’étais en train de mourir. » De l’anémie a été décelée si bien qu’elle a eu besoin de traitements. 
La femme de 53 ans dit n’avoir jamais été aussi bien traitée de sa vie. 

Toujours présente

L’histoire de Marie-Claude n’est pas unique. Catherine a aussi une relation précieuse qui dure depuis 8 ans avec l’infirmière. «Elle est ma confidente, ma personne ressource et mon amie», a-t-elle lancé sans hésitation.

Elle n’a que du bon à dire au sujet de celle qui prend soin d’elle. «Caroline prend le temps de prendre le temps, a-t-elle expliqué. Je peux lui dire n’importe quoi, sans jugement. Il m’est arrivée plein de péripéties dans ma vie et elle est toujours là. Elle va rester dans ma vie tant qu’elle le voudra.»

Mordre dans la vie

Marc-André a vécu une dizaine d’années d’itinérance à Montréal. Il est revenu peu avant la pandémie à Salaberry-de-Valleyfield où il fréquentait les différentes ressources, notamment la Halte. C’est là qu’il a reçu un conseil qu’une personne pourrait l’aider avec son trouble de déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH) et son anxiété. 
Après consultation et suivi, il a repris sa vie en main et occupe désormais un logement depuis un an. «Ma vie a totalement changé, assure-t-il. Je serais encore dehors sans elle.»

Le TDAH serait un sujet présent mais tabou dans le milieu de l’itinérance. «Chaque jour est une meilleure journée que l’autre, affirme Marc-André. Quand j’étais gelé, c’est comme si j’étais à jeun et vice versa. Ça va beaucoup mieux depuis que je prends ma médication.»

Ce premier contact lui a permis de recevoir un bilan de santé. Il a appris qu’il avait une maladie dans l’œil gauche. L’homme a aussi fait fi de sa phobie du dentiste pour se faire corriger les dents.  Aujourd’hui, il a confiance et sourit à la vie. 

Accepter de se faire aider

Jacques était connu dans le milieu de la rue pour être celui qui aidait les autres. En revanche, il refusait cependant les coups de main. «J’ai rencontré Caro alors que je faisais une intervention à mon compte auprès d’une personne suicidaire», a-t-il avoué.

Tout le monde voyait qu’il souffrait. De mauvaises expériences à l’hôpital l’avaient cependant rendu méfiant envers le système.

Il a finalement accepté un transport en ambulance, lui qui était affligé par une pneumonie et l’influenza. «Il était temps, parce que j’aurais eu beaucoup de séquelles, a-t-il mentionné. Sans elles [Caroline et Dre Djandji], je n’aurais pas passé l’hiver.»

Jeune, sa mère refusait qu’il prenne des médicaments. Lui qui vit aussi avec un TDA voit la vie d’un autre œil maintenant qu’il dispose d’une prescription. «J’ai découvert à 38 ans qu’il y a des médicaments pour les adultes, a-t-il dit. Auparavant, me planifier, c’était impossible. Je remettais tout au lendemain.»

Jacques apprécie l’humanité du personnel de la clinique Repères. Une équipe qui l’a aidé à se trouver un logement il y a trois mois.

Marc-André a repris sa vie en main depuis qu’il a rencontré la Clinique Repères. (Photo Journal Saint-François : Vicky Girard)