VIDÉO - Le projet Défi-Logis devient enfin réalité
À notre arrivée, ça sent le neuf. Tout est propre. Les sourires sont accrochés aux visages. Le projet d’habitation Défi-Logis est enfin devenu réalité, rue Bourget, après 13 ans d’efforts.
Mis de l’avant par l’Association pour les personnes ayant une déficience intellectuelle du Suroît (APDIS), ce complexe d’habitation comporte 8 logements de 3 ½ pièces répartis sur deux étages, ceux du rez-de-chaussée étant accessible aux fauteuils roulants.
La résidence du projet Défi-Logis de l’APDIS est enfin réalité, rue Bourget. (Photo Journal Saint-François- Mario Pitre)
Il s’agit du premier projet d’habitation de la région destiné à une clientèle handicapée intellectuelle ou atteinte d’un Trouble du spectre de l’autisme.
Les premiers résidents ont emménagé le 1er mars. Parmi eux, Ariane Gagnon-Jeanrie occupe un logement du rez-de-chaussée qu’elle nous a fièrement fait visiter, en compagnie de sa mère, Lucie Gagnon.
Chaque appartement comporte cuisinette, chambre à coucher, salon, salle de bain et pièce de rangement. À cela s’ajoutent des aires communes, comme un salon/salle à manger ainsi qu’une salle destinée aux activités physiques et culturelles. « On souhaite qu’ils ne restent pas tout seuls dans leur appartement », mentionne Christine Bellavance, présidente du conseil d’administration de l’APDIS.
Plus d’autonomie
Pour les résidents, tout comme pour leurs parents, cette réalisation représente beaucoup. Louis-Philippe Berthiaume vient d’avoir 32 ans. Pour lui, cette formule d’habitation procure une nouvelle autonomie à laquelle il s’adaptera au jour le jour.
« Je vais pouvoir m’occuper de mes petites affaires, le ménage, réchauffer mes repas (Popote roulante)», dit-il, lui qui possède déjà un horaire fixé au quart-de tour, entre son boulot au Canadian Tire, le basketball, l’athlétisme et le bowling, notamment.
Le projet procurera une plus grande autonomie pour Louis-Philippe Berthiaume, que l’on voit en compagnie de sa mère, Danielle Sarrazin. (Photo Journal Saint-François- Mario Pitre)
Même s’ils deviennent plus autonomes et que le respect de leur vie privée est assuré, les résidents ne sont pas laissés à eux-mêmes. La coordonnatrice du Défi-Logis, Anouck Leboeuf, qu’on nous assure être « la meilleure du monde entier », la résidence compte 6 employés, dont trois surveillants, une animatrice et une accompagnatrice. Des liens sont maintenus régulièrement avec les services de santé.
« Pour l’instant on est en phase d’intégration, d’adaptation et on travaille à ce que les résidents gagnent en autonomie, avec la collaboration des parents, indique la coordonnatrice. Pour ces derniers, c’est un moment empreint d’émotion, mais aussi de fierté et d’appréhension.»
La présidente de l’APDIS, Christine Bellavance, dans le hall d’entrée de la résidence en compagnie de la coordonnatrice, Anouck Leboeuf. (Photo Journal Saint-François- Mario Pitre)
Projet de longue haleine
Pour l’APDIS, ce projet représente l’aboutissement de 13 années d’efforts pour doter ses membres d’un logement bien à eux. L’idée avait germé en 2009 au Centre du Nouvel Envol avec le programme Ma vie, mon apart. Le projet de résidence a pris naissance l’année suivante et depuis, de nombreux bénévoles se sont relayés, avec la collaboration du Groupe de ressources Techniques du Sud-Ouest, pour élaborer le projet estimé à 3,7 M$.
C’est surtout sans compter les nombreuses activités de financement organisées pour recueillir la mise de fonds nécessaire. Incidemment, le traditionnel Festi-bières du Suroît aura une saveur toute particulière cette année et sera de retour les 9, 10 et juin au parc Delpha-Sauvé.
D’ici là, une journée portes ouvertes est prévue le mardi 25 avril, suivie de l’assemblée générale de l’APDIS.