Le projet d’éoliennes dans Saint-Timothée suscite certaines inquiétudes

L’éventualité de voir s’élever des éoliennes dans le paysage agricole du secteur Saint-Timothée ne plait pas à tous. Certains citoyens l’ont fait savoir lors de l’assemblée d’information organisée jeudi dernier par le promoteur Hydroméga.

Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’invitation pour cette présentation au Centre sportif du boulevard Hébert.

Ils ont eu droit à une présentation faite par Patrick Kenney de la Fondation Éole, de Cap-Chat en Gaspésie, traitant de l’histoire, les technologies et les avantages des éoliennes. L’expert a notamment démenti certaines informations sur les dangers que les éoliennes représenteraient pour les oiseaux ou sur le bruit qu’elles engendrent. « À 500 mètres, une éolienne crée un bruit d’environ 30 décibels; en comparaison, le bruit d’un frigo représente 40 décibels», a-t-il comparé.

Le Directeur principal du Développement & Investissements d’Hydroméga, Cédric Lascombe, a ensuite présenté le projet préconisé pour le secteur Saint-Timothée et qui serait rattaché au poste Langlois d’Hydro-Québec.

L’entreprise projette l’aménagement d’un parc éolien de 12 à 15 éoliennes d’une hauteur pouvant atteindre 120 mètres, avec une puissance d’environ 100 mégawatts et dont la mise en service aurait lieu à la fin de 2027.

D’un point de vue économique, le projet estimé à 300 M$ créerait de 75 à 100 emplois durant sa construction et 3 à 5 emplois par la suite pour la maintenance.

(Photo d'archives)

Pour les propriétaires qui accepteraient des éoliennes chez eux, l’entente proposée évoque une location qui représente 4 fois plus que le rendement agricole par hectare ainsi qu’une nouvelle source de revenu garantie. Pour leurs voisins, il est question d’une compensation annuelle minimale de 750 $ qui sera indexée par la suite.

Le projet pourrait être réalisé en partenariat avec le milieu et offrir des retombées économiques locales significatives. D’ailleurs, une offre de partenariat a été soumise à la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, qui pourrait inclure un partage des bénéfices de 50-50. Selon nos sources, cela pourrait représenter un revenu pouvant atteindre 4 M$ par année pour la Ville.

Déjà à la base, le projet rapporterait estimés à 6227 $ du mégawatt produit, en revenus dans les coffres de la Ville.

Des inquiétudes

Ces aspects avantageux du projet Hydroméga sont pourtant perçus comme un brillant «pitch de vente» par des citoyens présents.

La cadence à laquelle celui-ci est mis de l’avant (l’appel d’offres sera présenté en septembre à Hydro-Québec) laisse croire que tout est déjà décidé à l’avance, a-t-on perçu dans l’assistance. On souhaiterait bénéficier de plus de temps et de plus d’information sur le projet.

Un résident du rang Sainte-Marie a déploré que les règles sur les distances à respecter soient trop permissives dans Beauharnois-Salaberry comparativement à d’autres régions. Il estime que la région a déjà été suffisamment «charcutée» au nom des besoins hydroélectriques, que ce soit par les barrages, canaux et autres installations. On craint aussi une dévaluation des propriétés situées à proximité des éoliennes.

Présent à l’assemblée, le maire Miguel Lemieux n’est pas intervenu mais s’est entretenu avec les citoyens à l’issue de l’exercice. Il a dit percevoir une opposition principalement basée sur l’aspect visuel qu’aura le projet dans l’environnement et n’a pas écarté l’idée d’une autre assemblée d’information publique.