Chronique
Claude Poirier

Les Commissions des libérations conditionnelles serrent la vis

le samedi 29 avril 2023
Modifié à 16 h 47 min le 17 août 2023
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

(Photo gracieuseté)

Avez-vous remarqué que, depuis un certain temps, les Commissions des libérations conditionnelles provinciale et fédérale mettent davantage leur pied à terre? J’ai deux exemples en tête.
D’abord Mario Lirette, qui a plaidé coupable à quatre chefs d’accusation de fraude, s’est vu refuser sa demande d’être libéré au 6e de sa peine, le 19 avril. Il avait préalablement consenti à purger une peine de deux ans moins un jour, le 17 novembre. La Commission a estimé qu’il ne reconnaissait pas les torts qu’il avait causés aux victimes et croyait qu’il n’avait pas assez cheminé. 
Puis, le père de la fillette de Granby – que j’appellerais plutôt le monstre de Granby – s’est adressé à la Commission des libérations conditionnelles du Canada pour obtenir une semi-liberté, 15 mois après avoir été condamné à une peine de 4 ans de prison. Là encore, la Commission a affirmé que l’homme, dont l’identité ne peut être dévoilée, devait poursuivre sa réflexion sur l’origine de sa violence et continuer à faire du travail sur lui-même. D’autant plus qu’il rejette la faute sur son ex-conjointe. 
Je suis de ceux qui croient en la réhabilitation. Non, pas en la libération automatique, mais au transfert dans une maison de transition. Ç’a fonctionné pour plusieurs personnes que je connais. 
D’autres cas plus lourds cependant, comme celui du père de Granby, doivent purger leur peine. Ce, pour assurer une paix dans la communauté. N’oublions pas que ce sont les contribuables qui payent le salaire des employés des Commissions des libérations conditionnelles. Ils s’attendent donc à ce qu’une forme de justice soit respectée. 
À mon avis, les Commissions des libérations conditionnelles ont reçu des directives, même si elles ne voudront pas l’admettre. Une directive claire qui affirme que si vous êtes à l’intérieur des murs d’une prison parce que vous avez commis un crime majeur, vous ne serez pas libéré automatiquement. 
Il était temps! Il m’est arrivé à au moins deux reprises de témoigner lors d’audiences pour des libérations conditionnelles dont je connaissais les dossiers de A à Z, mais jamais on a pris en compte mes propos. Tant mieux si les temps changent et que les gens qui ont commis des crimes graves en payent les conséquences. Qu’ils réfléchissent à ce qu’ils ont fait avant de réintégrer notre belle société. 


10-4! 

(Propos recueillis par Gravité Média)