Gilles De Sève désirait une moto pour se promener. Il a pratiquement donné carte blanche à Jean-Michel Samson. Après 10 ans de labeur, le duo a présenté Warrior of death qui a attiré tous les regards vers elle et remporté quatre prix au Motorcycle Supershow.
«Les prix c’est super le fun, explique Jean-Michel. Mais la réaction des gens face à notre travail était assez grande pour nous remplir de fierté. Ça nous disait que notre fin de semaine était faite. »
Du 6 au 8 janvier à Toronto, Jean-Michel le machiniste constructeur et Gilles le propriétaire sont grimpés à quatre reprises sur la scène. Ils sont allés cueillir des plaques pour le meilleur travail du métal, la meilleure peinture (réalisée par Fitto de Châteauguay) et la deuxième position pour la meilleure présentation. Plus tard, toujours dans la catégorie des constructeurs professionnels, on leur a remis un gigantesque trophée pour la deuxième position de toute l’exposition.
En 2005, Gilles De Sève avait vendu sa Harley Davidson. Il a amené un châssis et deux revues dans le garage du conjoint de sa nièce. Les revues, c’était pour aller chercher le style pour le réservoir. «Au début, c’était juste un bécyk ordinaire, soutient Jean-Michel. Mon père en avait déjà monté un et je voulais aussi me lancer dans ce genre de projet. Mais trouver quelqu’un qui me ferait confiance, ce n’est pas facile. »
En avant de son temps
Gilles a été celui qui lui a témoigné de la confiance. De la patience également. Que s’est-il passé dans cette décennie ? Plusieurs enfants, des mariages, des constructions de maison. Mais aussi une précision d’orfèvre. «Je lui donnais des idées et des fois il devait se creuser la tête, explique Gilles. Je ne sais pas s’il m’aimait dans ces moments là. »
Mais Jean-Michel a laissé parler sa créativité. Et tant qu’à créer quelque chose, il souhaitait bien le faire. Son talent a impressionné Gilles. «Il a un souci du détail épatant, assure-t-il. Les fils et la tuyauterie sont cachés. Je l’ai vu créer une bébelle pour réussir à couper une pièce. Il est en avant de son temps pour présenter des choses que les juges n’avaient jamais vu avant. Des gens l’ont approché à Toronto parce qu’ils ont trippé sur le réservoir. »
De temps en temps, Jean-Michel envoyait des photos surprises qui permettaient de voir l’évolution du projet. Son père Gaétan Samson a donné un bon coup de main pour l’électricité et Mario Léger a aussi contribué au projet.
Il y a deux ans, on a décidé que la moto était sur son dernier droit. «Au même moment, on a commencé à penser à la présenter à Toronto, au plus gros show de moto en Amérique du Nord, a révélé Gilles. On la regardait et on se disait qu’on ne serait pas gêné d’y aller. »
L’impression des deux comparses était bonne. Les juges leur ont donné raison et ont noté quatre points à corriger. «Ils nous ont demandé d’y retourner l’an prochain, ils ont vraiment été insistants», a reconnu le propriétaire de l’engin baptisé Warrior of death.
La route des concours
D’autres concours sont aussi dans la mire du duo, dont le Bike and Tattoo Show.
Véritable œuvre d’art sur deux roues, Gilles avoue avoir déboursé près de 60 000 $ en pièces uniquement. S’ajoute une facture d’environ 14 000 $ pour la peinture. Et le travail de Jean-Michel n’est pas comptabilisé. «Je n’ai pas les moyens de me payer ça une moto comme ça, indique-t-il. Jamais je ne pourrais remercier assez Jean-Michel pour lui remettre la monnaie de sa pièce. »
Il a donc décidé de partager à parts égales les bourses raflées lors des concours.
