Chaque année, les policiers de la Sûreté du Québec de la MRC de Beauharnois-Salaberry donnent des milliers de contraventions. S’il n’est jamais agréable de se faire prendre en défaut, les policiers doivent entendre parfois des excuses inimaginables de la part des contrevenants.  

L’imposition d’un constat d’infraction est à la discrétion de l’agent. Cela s’appelle le pouvoir discrétionnaire. À la lumière des confidences obtenues, il est préférable de dire la vérité. Il semble que la banque d’excuses plus rocambolesques les unes que les autres a été sollicitée à maintes reprises.

Vitesse

Plus de la moitié des automobilistes fautifs ont le réflexe de se justifier, selon un agent de la Sûreté du Québec. «Je n’avais pas vu la limite de vitesse sur le panneau», entendent souvent les policiers. «Je ne suis pas de la région. Je ne savais pas que la limite était de 50 km/h, je croyais que c’était un boulevard», justifient certains contrevenants. La palme revient toutefois à une automobiliste qui a été captée à plus de 80 km/h dans une zone de 50 km/h. «Elle m’a dit qu’elle avait envie d’uriner et qu’elle voulait se rendre chez elle rapidement», confirme une policière. «On m’a déjà sorti l’excuse que la dame allait accoucher, mais après vérification, c’était faux», ajoute son confrère. 

Ceinture

Depuis plusieurs années, le port de la ceinture de sécurité est obligatoire. Que la personne soit conducteur ou passager, elle a l’obligation de l’attacher. Des tests effectués confirment que le port de la ceinture de sécurité réduit de moitié les risques d’être blessé gravement lors d’un accident.

L’excuse de prédilection: j’étais attaché, mais vous avez mal vu. «Celle-là, je l’entends environ une fois sur deux», souligne un agent. «Elle est coincée je ne peux plus m’attacher», «J’ai engraissé, elle n’est plus assez longue», sont également les excuses les plus utilisées.  

Il est important de souligner que le port de la ceinture de sécurité n’est pas obligatoire quand on effectue une manœuvre de recul. Également, il est possible, en raison d’une raison médicale exceptionnelle, de demander une exemption du port de la ceinture de sécurité. Le médecin traitant devra fournir un rapport détaillé démontrant la présence d’une condition médicale exceptionnelle et qu’aucune autre solution ne convient, comme la possibilité d’obtenir une rallonge pour la ceinture.

Cellulaire

Véritable fléau, l’utilisation du cellulaire au volant comporte aussi son lot d’excuses. «Je ne textais pas, j’écrivais l’adresse où je vais dans mon application cellulaire», est une excuse qui fait rire le policier rencontré. «Ce n’est pas de ma faute si j’ai mon cellulaire en main, quelqu’un m’a appelé», est un autre prétexte tout aussi évoqué.  La palme revient toutefois à un automobiliste qui a expliqué aux agents lors de son interception qu’il ne voulait rien manquer de la partie des Canadiens et qu’il écoutait la partie en se rendant chez lui via une application sur son cellulaire. «La loi est très claire. Lorsque l’on conduit, on ne doit pas avoir en main un téléphone cellulaire, explique le policier. L’amende pour cette infraction est de 127 $, en plus de quatre points d’inaptitude.»

Alcool

Si certaine fois, les policiers optent pour laisser une chance, lorsqu’un conducteur est intercepté avec les facultés affaiblies, aucune excuse ne tient la route. «Un homme a déjà essayé de me dire qu’il s’était fait mettre quelque chose dans son verre, explique l’agent. Une autre fois, pour expliquer l’odeur d’alcool dans l’auto, le conducteur m’a dit qu’il travaillait dans une distillerie et qu’il y avait eu un déversement. Le pire c’est lorsque tous les signes sont présents, que le conducteur est amené au poste pour passer l’ivressomètre et qu’il persiste à nier malgré l’évidence.»

Dans les cas d’alcool au volant, les deux agents rencontrés affirment ne pas laisser de chances. «C’est un acte criminel. C’est très sérieux. Des accusations sont déposées envers le conducteur et il doit passer devant le tribunal. C’est cliché comme phrase, mais lorsqu’on boit, on ne conduit pas.»