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Vaudreuil-Soulanges

Les Wahine heureuses d’avoir conquis la Rose des Sables

Il y a 3 heures
Modifié à 12 h 06 min le 10 janvier 2025
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Les Wahine, qui signifie femme en Hawaïen, ont conquis le désert, mais ont aussi été conquises par l'aventure extraordinaire. (Photo - Gracieuseté)

Pour chaque décennie, Maryse Lafrance a décidé de se lancer un défi personnel et cette année, elle a voulu aller encore plus loin en prenant part, avec sa fille Mya Dutel, au Rallye Rose des Sables qui se tenait au Maroc en novembre 2024.

«L’idée vient de moi. Je fais un défi tous les 10 ans. À 30 ans, j’ai eu ma fille, à 40 ans, j’ai couru à relais, Montréal-New-York, alors cette année je me suis dit que ce serait bien de faire quelque chose avec ma fille. En plus, ça ne requiert pas trop les jambes», rigole l’enseignante et responsable du programme de Techniques d’éducation à l’enfance du Cégep de Valleyfield.

L’équipe des Wahine était née. Maryse et sa fille Mya, une ancienne étudiante, diplômée en arts visuels, ont donc décidé de mettre l’épaule à la roue, du côte-à-côte, afin de conquérir cette course non chronométrée sur six jours dans le désert de sable marocain. «C’est une course d’orientation exclusivement féminine et nous avons décidé de la faire en side-by-side. C’est 900 kilomètres à parcourir en six jours dans un désert, des dunes, des rivières asséchées. C’est très rocailleux et montagneux», disent en pair ces adeptes du plein, évoluant dans une famille de chasseurs, de pêcheurs et d’amateurs de camping.

Conditions difficiles

Mais de faire du camping au Québec et de coucher à la belle étoile dans un désert africain, c’est deux mondes. «C’est des journées de 125 kilomètres de 7 h le matin jusqu’à 18 h avec une seule boussole comme moyen de repérage. C’est 10 à 11 heures de route au soleil ardent», mentionnent celles qui ont réussi tous les points de contrôle sans aucune pénalité. Même si le but n’est pas de gagner, les Wahine, qui signifie femme en Hawaïen, se targuent d’avoir pris le 2e rang du Club Entreprises, le 9e dans celles qui ont couru en side-by-side et autour de la 15e position au total. «La victoire c’est de savoir que les 25 équipes québécoises ont contribué au Club des petits-déjeuners du Québec. Nous avons pu remettre 12 500 euros», plaident les deux aventurières qui aimeraient renouer plus tôt que tard avec l’adrénaline d’un tel voyage.

«C’est entre 25 000$ et 27 000$ pour participer, mais l’ambiance est inexplicable. Nous sommes toujours avec les mêmes personnes, alors il se crée des liens. On vient qu’à se connaître et à la fin, on ne veut plus partir. L’an prochain, ce sont les 25 ans, ça donne le goût», prétend Maryse, flanquée de sa fille qui y voit une belle occasion de créer un lien unique avec sa mère.

Sur la photo, Mya, à droite, porte une fausse manche pour protéger son bras du soleil qui brûle la peau en plein désert. Sa mère Maryse et elle, rapportent des souvenirs mais aussi beaucoup de soleil et d'anecdotes. (Photo - Gracieuseté) 

Beaucoup de sacrifices

Or, de lever 25 000$ pour un tel voyage signifie de faire des efforts avant même de s’installer au volant d’un véhicule tout-terrain au milieu des dromadaires et des chameaux à Casablanca. C’est un an de levées de fond. Des recettes concoctées pour les collègues du Cégep, un livre auto-édité pour financer une partie du voyage, des cannettes récoltées et aspirées par les machines à gober. «Heureusement nous faisions partie du Club Entreprises parce que les collègues du Cégep ont accepté de participer. Nous représentions le Cégep et avons reçu 5000$. Mais d’y retourner ce n’est jamais bien loin dans la tête. Ça trotte», concluent Maryse Lafrance et sa fille Mya, pilote du bolide et plus jeune concurrentes de cette édition 2024.

Les paysages sont à couper le souffle et on croise des animaux qu'on retrouve rarement dans les rues de Salaberry-de-Valleyfield. (Photo - Gracieuseté)