Revenir chez soi et s’apercevoir que des tuyaux ont été installés sur son terrain et dans son entrée. Voilà la surprise qui attendait Nathalie Primeau le mercredi 22 février.

Résidente de la rue Académie à Salaberry-de-Valleyfield, Mme Primeau déplore qu’elle n’ait pas été avisée que son terrain deviendrait un chantier pour accueillir un système d’aqueduc de fortune. «Certaines personnes ont reçu un prospectus pour les avertir, mais moi, il n’y avait rien dans ma boîte aux lettres, confirme Nathalie Primeau. J’ai fait le tour des rues touchées. Huit propriétaires sur les 10 maisons où des tuyaux ont été installés ignoraient que le sous-traitant aurait agi de la sorte.»

Désirant faire connaître son mécontentement et dans le but d’obtenir des informations, la Campivallensienne a contacté le Service d’ingénierie de Salaberry-de-Valleyfield. Lors de sa discussion avec un employé de la Ville, celui-ci l’a informée que c’est l’entreprise «Groupe Lafontaine», mandataire du contrat, qui avait la tâche d’informer les citoyens lors du début des travaux.

«Il m’a aussi dit que les travaux se dérouleront jusqu’au mois de juin et que si cela avait causé des dommages à mes biens, je devais remplir un formulaire de réclamation.»

Comme il est question de bris ou de dommages, Mme Primeau confirme qu’il y en a eu. «J’ai des paquets de canexel qui étaient ensevelis sous la neige. Le contracteur ne savait pas qu’ils étaient là donc, il a pris un loader pour faire de la place, mais cela a eu pour effet d’endommager les matériaux. Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est décevant.»  

Nathalie Primeau se questionne sur la façon dont s’est déroulée la première phase des travaux. «La Ville dit que c’était à l’entrepreneur de nous avertir et l’entrepreneur me dit que c’était à la Ville. Ils se lancent la balle.»

Une servitude refait surface

Pour ajouter de l’huile sur le feu, le Service d’ingénierie a informé Mme Primeau qu’il disposait d’une servitude leur donnant le droit de faire passer des tuyaux aux endroits utilisés. «Je suis stupéfaite, assure la résidente de la rue Académie. J’ai eu beau faire valoir mon point à l’effet qu’il n’y a pas de servitude sur mon acte notarié, l’ingénieur m’a sèchement dit que mon notaire avait mal fait son travail et qu’il y avait bel et bien une servitude.»   

Invité à commenter, Martin Brossoit, ingénieur responsable du projet à la Ville de Salaberry-de-Valleyfield et Magali Joube, agente aux communications, soulignent qu’il y a bel et bien une servitude. «Elle date de 1953, soit l’année de la conduite sous-terraine, mentionne M. Brossoit. J’ai personnellement fait parvenir le papier à Mme Primeau. Pour une raison que j’ignore, au fil des transactions de sa propriété, la servitude a disparu de l’acte notarié.»

À savoir si l’information aux citoyens est l’affaire de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield ou de l’entrepreneur dans le présent dossier, le duo parle d’une démarche conjointe. «Les citoyens ont reçu un prospectus pour les informer et l’entrepreneur devait les aviser le moment venu. Cependant, pour une question de productivité, le matin de la connexion des travaux, si le citoyen n’était pas à son domicile, les tuyaux ont tout de même été installés», indique l’ingénieur chargé de projet.

Magali Joube conclut que, dans le but d’améliorer les communications, il pourrait être envisageable dans l’avenir que des accroche-portes puissent être utilisés pour informer les citoyens des travaux à venir. «Visiblement, Mme Primeau n’a pas eu le prospectus. Il faut comprendre que nous voulons que les citoyens sachent immédiatement à quoi s’attendre lorsqu’il y a des travaux comme ceux-ci», dit Magali Joube.