Un marathon de marathons pour Stéphane Léger
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Un défi plus grand que nature, relevé grâce à l’amour qu’il a pour ses enfants, Stéphane Léger peut dire mission accomplie après sept courses éreintantes dans sept continents en l’espace de moins d’une semaine. (Gracieuseté)
Pour un défi c’en est tout un. Stéphane Léger a décidé il y a un peu plus de quatre ans de se préparer pour un exploit que peu de marathoniens vont réussir dans leur vie, soit de parcourir sept marathons, en sept jours, sur sept continents différents.
La semaine dernière, à Miami, le Campivallensien a franchi la ligne d’arrivée du marathon de Miami, un peu moins de sept jours après avoir emprunté la ligne de départ du marathon de l’Antarctique. «Ça a été quelque chose, mais ça va mieux maintenant. Je récupère tranquillement, surtout de ma grippe qui est arrivée juste avant le départ et que j’ai traînée tout le long», lance Stéphane Léger, enthousiaste, à l’issue de cette course parcourue aux côtés de 63 autres amants de longues distances.
L’exploit a été rendu possible après de longues années d’entraînement. «Il y a eu des efforts, des sacrifices après avoir pris ma décision en 2020-2021. J’avais décidé de ne pas prendre d’entraîneur de course à pied. J’y ai été avec l’expérience, j’ai fait des erreurs, j’ai été blessé, j’ai vu jusqu’où je pouvais aller. Certaines semaines avant le départ j’ai fait jusqu’à 180 kilomètres», explique celui qui s’est reposé au cours des semaines où il était en présence de ses enfants.
Le faire pour les enfants malades
Stéphane Léger a deux enfants. Juliette, 7 ans et Thomas, 10 ans. Thomas est né avec une maladie rare, le Syndrome des Yeux de chat. Il a subi de nombreuses interventions à la naissance, à l’Hôpital Sainte-Justine. Stéphane s’est donné comme mandat de récolter des fonds pour la Fondation du centre hospitalier.
Le Marathon de Thomas a vu le jour en ce sens et le papa et coureur de fonds, désire agrandir le cercle des donneurs en faisant connaître son exploit. «À mon retour, ils étaient fiers, mais j’étais fatigué et Thomas était attristé. Il sait que je le fais pour moi, pour lui, mais aussi pour la Fondation. Il veut que les gens soient sensibilisés et plus on en parle, mieux c’est», dévoile celui qui a affronté des conditions exceptionnelles pendant son… marathon.
Adapté à la température
Ironiquement, c’est pour le marathon de l’Antarctique, dont le départ était donné à l’Ultima Base que Stéphane était le mieux adapté. «Au départ c’était à moins 5. C’est descendu à moins 10, mais j’arrivais du Québec et j’étais prêt. La surface était travaillée et il y avait une bonne adhérence, ça a bien été. Mais au Brésil cependant, pour l’avant-dernier, il faisait 36 degrés à Fortaleza, 40 avec l’humidex. Je devais mettre des glaçons dans ma casquette pour garder le cap», prétend le coureur qui évalue que les autres marathons ont bien été malgré le virus tenace.
Courir dans la neige et le froid, Stéphane Léger l'a fait avec le sourire. (Photo - Gracieuseté)
En Afrique, à Cape Town, il avait à peine dormi dans l’avion qui transportait les coureurs et l’organisation du World Marathon Challenge. Le lendemain. À Perth, en Australie, il a pris des Advil rhume et sinus, puis une légère pause avant de poursuivre en alternance entre la course et la marche. «Mais j’ai terminé. Personne n’a abandonné. Un de nous a même terminé en béquille tellement il tenait à franchir le fil», explique Stéphane Léger qui a créé des liens avec les autres coureurs, des Français, des Belges, des Américains.
Ensemble ils ont bouclé 10 boucles de 4,2 kilomètres également à Dubai, à Madrid, en Espagne et à Miami pour la portion nord-américaine de cette série de marathons qui se sont tenus en 141 heures, plutôt que pour les 168 prescrites. «Nous avons été plus rapides que prévu, mais ça ne nous a pas permis de faire du tourisme. Nous courions, nous dormions et nous mangions pour reprendre des forces.»
Maintenant, Stéphane Léger récupère et donnera des conférences. Il entend réaliser d’autres exploits, mais celui-ci est coché sur sa liste. «Ce n’est pas quelque chose que je vais refaire. J’ai le goût de profiter de temps avec mes enfants. Je vais refaire autre chose, mais pas d’aussi gros. Je vais trouver quand ce sera le temps.»
Reste maintenant aux gens à emboîter le pas et à donner à la Fondation du CHU Sainte-Justine.
Stéphane Léger a réalisé un exploit hors du commun. (Photo - Gracieuseté)