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Mathieu Giroux veut démystifier le spectre de l’autisme
le mardi 12 février 2019
Modifié à 12 h 13 min le 12 février 2019
TÉMOIGNAGE. Mathieu Giroux n’hésite pas à livrer le fond de sa pensée et c’est avec toute sa franchise qu’il parle des questions posées lors du tournage de l’émission «Ça ne se demande pas…» dans les studios de «AMI-Télé» à Montréal.
«J’ai été surpris comment les questions ont été superficielles. La plupart avaient déjà été abordées. Rien sur la vie personnelle, seulement des clichés. J’aurais préféré démystifier des choses», décrit le Campivallensien âgé de 35 ans.
En ce qui a trait à sa condition liée à l’autisme, Mathieu doit encore passer au travers des épisodes d’effondrement ou de replis même s’il est médicamenté pour calmer son anxiété.
«Il m’arrive encore d’avoir des crises qui peuvent se manifester par une forme d’épilepsie ou un repliement en position fœtale. J’ai déjà été en arrêt cardio-respiratoire. C’est comme si le cerveau est en ‘’shut down’’, en mode résistance, et qu’il a besoin d’un ‘’reset’’. Ça peut aller jusqu’à l’automutilation mais j’ai appris à mieux gérer ces crises grâce à des techniques d’intervention», explique Mathieu Giroux.
Ayant complété deux Diplômes d’études collégiales (DEC) en Sciences humaines et Sciences de la Santé, le résident de Salaberry-de-Valleyfield n’a pu terminer un BAC en relations industrielles à cause des contraintes liées à l’autisme. Mathieu a tout de même pu occuper des postes de gestion jusqu’à ce que des problèmes surgissent.
«J’étais performant à diriger du personnel dans un restaurant mais quand le haut supérieur m’a demandé de laver les toilettes, j’ai fait seulement le bol de toilette. Lorsque j’étais surveillant de patinoire, j’ai déneigé un banc et ce n’était pas dans ma liste de tâches. Un grief syndical a été déposé contre moi», énumère celui qui a campé des emplois de 12 à 18 mois sur le marché du travail avant d’être congédié de façon «plus ou moins légale».
En plus d’alimenter régulièrement son blog sur le web, Mathieu Giroux possède une facilité à la prononcer des conférences. «C’est plus facile pour moi de parler devant 300 personnes que d’accorder une entrevue à un journaliste qui est seul devant moi.»
Quant à ses activités de loisirs, Mathieu Giroux préfère sans contredit la pêche. «Je peux consacrer de 300 à 400 heures à la pêche durant la belle saison. C’est un moment familial avec mon père que je ne changerais pas pour rien d’autre. Avec une ligne à la main, je suis dans le moment présent», dit-il.
Il sera possible d’en connaître davantage sur l’histoire de Mathieu Giroux au prochain épisode de l’émission «Ça ne se demande pas…à des personnes autistes», le lundi 18 février à compter de 20 h sur les ondes de «AMI-Télé».