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Mésentente entre un camp de jour et le CSSVT

le mercredi 12 juillet 2023
Modifié à 16 h 53 min le 18 juillet 2023
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Alexandre Montpetit ne rechigne pas à l’idée d’ajouter du matériel sportif, mais il aimerait obtenir des permissions pour pouvoir en offrir un peu plus aux cinquante jeunes qui fréquentent son camp. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

Propriétaire de l’Académie des Jeunes Sportifs depuis une vingtaine d’années, Alexandre Montpetit s’affaire à offrir le meilleur de ce qu’il peut aux jeunes qui fréquentent ses camps d’été spécialisés. Or, cette année, son entente avec le Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands semble prendre l’eau. Ou pas, c’est selon.

« À l’époque où j’ai commencé tout allait bien, les commissions scolaires collaboraient et nous offraient de belles choses. Mais je dirais qu’au cours des dix dernières années ça a décliné et depuis les cinq dernières, c’est presque l’enfer », dit l’homme qui parle avec une boule dans l’estomac en élaborant les problèmes rencontrés avec les dirigeants depuis le début de la plus récente saison estivale. « Ça m’affecte dans mes valeurs profondes, parce que nous voulons le faire pour les enfants, mais c’est rendu que les dirigeants des Centres de services scolaire semblent opérer pour l’argent plutôt que pour les jeunes », plaide-t-il.

De nombreuses doléances

Parmi les anicroches rencontrées par Alexandre Montpetit, qui travaille dans le milieu scolaire depuis 22 ans et qui a vu les choses évoluer, ou plutôt dépérir, la collaboration des autorités ne semble pas acquise.

« On a demandé plus de place, mais il a fallu que les autorités du Centre de services scolaire nous envoient un contrat amendé. Ils veulent changer le contrat et ont décidé de faire des visites surprises à mes moniteurs pour voir si les locaux étaient utilisés conformément. Nous avons aussi demandé une sortie d’eau pour rafraîchir les jeunes. En pleine canicule, nous voulons les faire jouer dans des jeux d’eau. Des structures que j’ai achetées. Ça ne coûte rien au Centre de services, mais ils refusent de débarrer l’accès à l’eau. J’ai acheté un boyau de 500 pieds pour rendre la chose plus facile, mais ils parlent d’une trop grande gestion », indique Alexandre Montpetit qui évoque des coups de chaleur aux jeunes depuis le 3 juillet.

En ce sens, il a demandé la permission d’installer un chapiteau sur le vaste terrain de la cour de récréation. « Ça prend du temps et ça n’aboutit jamais, les jeunes sont menacés par des insolations. Au début ils ont dit oui, mais après ils ont évoqué des travaux estivaux aux clôtures de la cour afin de refuser ma demande. Je ne veux pas installer au chapiteau de cirque, juste quelque chose pour offrir de l’ombre à la cinquantaine de jeunes qui sont inscrits au camp », ajoute-t-il, sous le soleil plombant du début d’après-midi dans la cour de l’École Dominique-Savio.

En plein soleil de début d’après-midi, vers 13 h à près de 30 degrés, les points d’ombres sont plutôt rares et chétifs dans la cour d’école à Dominique-Savio, un îlot de chaleur. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

Des coûts astronomiques

De plus en plus, selon Alexandre-Montpetit, les coûts pour louer les écoles en été sont astronomiques, mais ce qui est offert est négligeable. « Je le fais pour la sécurité des enfants, pour leur plaisir, pour qu’ils passent du bon temps. On dirait que ces valeurs ont disparu. J’ai été obligé d’acheter des accessoires pour les balançoires pour que les jeunes puissent en profiter. C’était vide à notre arrivée », déplore-t-il.

Pourtant, Alexandre Montpetit a reçu une communication du bureau du député Claude Reid et dans celle-ci, on peut lire que les écoles ont reçu des montants depuis les dernières années afin de pouvoir aider les camps. « La mesure 30147 est en place depuis 2020 pour encourager les CSS à partager leurs locaux aux camps de jour durant l’été. Elle permet à la fois de réduire le manque à gagner pour les écoles ainsi que les frais de gestion des organismes opérant des camps de jour, en leur offrant un soutien financier. Il faut comprendre que le partage des infrastructures est encouragé, mais pas obligatoire. Il est aussi conditionnel à la poursuite des activités régulières des organismes scolaires durant l’été, notamment les travaux de rénovation », peut-on lire dans une correspondance reçue par Alexandre Montpetit.

« J’ai appelé le député parce que je ne sais plus vers qui me tourner. Je suis découragé que l’on prenne si peu soin de nos jeunes alors que je propose des solutions et que je ne demande que quelques outils supplémentaires », conclut-il.