Malgré une lettre d’excuse lue en début de séance, le conseiller de Coteau-du-Lac Michael Sarrazin n’a pu éviter les foudres des nombreux agriculteurs venus lui demander des comptes mardi soir.

Une trentaine d’entre eux sont venus à la rencontre du conseil de ville afin de présenter une lettre de non-confiance et des demandes d’excuse et de rétractations au jeune conseiller. « Lors de l’adoption du budget municipal de Coteau-du-Lac, le 11 décembre dernier au Pavillon Wilson, Michael Sarrazin a tenu des propos et commentaires extrêmement blessants envers les agriculteurs de notre ville. Suite à ces commentaires gratuits et irrespectueux, à la limite de l’arrogance, nous, agriculteurs de Coteau-du-Lac, nous nous dissocions de tout propos ou commentaire tenus lors de cette soirée », peut-on lire dans la missive présentée à la mairesse Andrée Brosseau et aux membres de son conseil.

Les altercations du 11 décembre se seraient poursuivies sur les réseaux sociaux, provoquant l’ire des agriculteurs qui n’en revenaient pas de l’arrogance du conseiller, lui-même agriculteur. « Nous ne faisons plus confiance en notre représentant du milieu agricole et nous refusons d’être représentés par lui dans les discussions ou décisions », ont décrété les agriculteurs, forts d’une lettre signée par 59 personnes.

Taxes élevées

Pour eux, la hausse d’évaluation présentée lors du budget passe de travers dans la gorge. Mais le 25 000 $ perçu pour exercer une forme de promotion de leur travail est pire encore. « Nous n’avons pas de blason à redorer. Les gens savent que nous faisons un bon travail et ils nous connaissent », ont-ils dit en tir groupé. Ce à quoi Michael Sarrazin a répliqué que tous les citoyens ne connaissaient pas le travail qu’ils exécutent. « Nous ici, au Conseil, nous savons ce que vous faites. Mais monsieur et madame tout le monde, ils ne connaissent pas tout de ce que nous produisons. Qui nous sommes, où nous sommes. Il faut favoriser l’achat local, mettre en valeur notre secteur », a-t-il dit alors qu’il était entouré de ses opposants à l’issue de la séance régulière du 8 janvier. « Avec cet argent, nous pourrons obtenir de nombreuses subventions qui vous reviendront », a indiqué le conseiller. Les agriculteurs n’en ont pas tenu compte, ayant préféré un allègement fiscal.

La mairesse Brosseau a tenu à ce que les échanges demeurent cordiaux, et a porté sur le compte de l’emploi d’une mauvaise expression, les mésententes engendrées. « Il est jeune, mais la jeunesse ne pardonne pas tout. Il devrait être respectueux et humble », ont rétorqué les agriculteurs qui n’avaient toujours pas dérougi.