Les municipalités du Québec poursuivent leur combat pour obtenir davantage de latitude dans la gestion de leurs affaires. C’est ce qu’est venu rappeler le président de l’Union des municipalités du Québec, Alexandre Cusson, lors de son récent passage dans la région.
Dans le cadre de sa tournée provinciale sur le thème «De la parole aux actes», le maire de Drummondville était à Vaudreuil-Dorion le mardi 5 juin, pour présenter divers éléments de la plate-forme municipale adoptée lors des récentes assises de l’UMQ. Bref, les municipalités souhaitent que la loi 122, qui reconnaît leur rôle de gouvernement de proximité, trouve écho au sein de l’appareil gouvernemental.
M. Cusson a d’abord élaboré sur la question de la fiscalité municipale en s’attardant sur la question des revenus fonciers, qui représentent quelque 70 % des revenus des municipalités québécoises, alors qu’ils sont de 40 % en Ontario.
«La nouvelle économie numérique a de moins en moins besoin du cadre bâti et dispose d’actifs intangibles qui échappent à la fiscalité municipale. On doit trouver des solutions pour dénouer cette impasse fiscale», a-t-il signifié, en misant sur le 1er octobre 2019 comme date butoir.
La question des exemptions de taxes municipales dont bénéficie Québec pour ses immeubles est également remise en question par les municipalités.
Sur la question de l’autonomie municipale, le président de l’UMQ défend entre autres le droit des municipalités à signer des ententes directement avec les instances fédérales, dans le respect des compétences provinciales. «On s’adresse à nous comme un directeur d’école s’adresse à ses élèves», déplore-t-il.
À ses côtés, le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, a dénoncé la lenteur de certaines instances gouvernementales à faire le suivi des dossiers municipaux, alors que les municipalités seraient en mesure de remplir ce mandat de manière plus efficace. «On est assez grand pour se prendre en main», dit-il.
La plate-forme municipale s’attarde également à la question de la mobilité durable. Les villes sont disposées à faire davantage à cet égard, en assumant déjà 25% des coûts d’exploitation des services de transport, mais souhaitent le développement de nouveaux projets.
Pour ce qui est du dossier de l’occupation du territoire, l’UMQ réclame plus d’investissements dans le déploiement des infrastructures numériques, comme l’Internet haute vitesse en région. Les municipalités déplorent aussi la baisse du nombre d’emplois gouvernementaux en région, ainsi qu’une meilleure répartition de la main-d’œuvre immigrante en région. «On constate que 86% des immigrants s’installent à Montréal, alors que 55% des emplois disponibles se trouvent dans les régions», a rappelé Alexandre Cusson.
La tournée du président de l’UMQ se poursuivra au cours des prochains mois, jusqu’à la tenue du Sommet municipal prévu le 14 septembre, lors duquel les chefs des principaux partis politiques québécois auront l’occasion de répondre à ces demandes.