Opinion

Nos racines acadiennes

le mardi 16 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 16 août 2016
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

La chaîne UNIS TV diffusait dimanche soir un intéressant documentaire sur le peuple acadien, mettant en vedette le chanteur Zachary Richard, qui évoque le tragique épisode de la déportation des Acadiens en 1755.

Dans l'espoir d'assimiler ces habitants d'origine française, la Couronne britannique avait eu la «bonne idée» de disperser quelque 10 000 hommes, femmes et enfants aux quatre coins de l'Amérique. Plusieurs se sont établis en Louisiane, où leur communauté a pris l'appellation de cajuns, ou ailleurs sur le continent.

Peut-être avez-vous des racines acadiennes ? Plusieurs résidants de la région en ont, à tout le moins. On retrouve d'ailleurs la rue des Acadiens, dans le secteur Saint-Timothée. Grâce à l'Internet et à la généalogie, j'ai découvert moi aussi que ma famille Pitre avait des racines acadiennes. Avec la colonisation, certaines branches de ses descendants ont pris la direction du Québec, de l'Ontario, mais d'autres ont été emportées dans ce qu'on pourrait qualifier aujourd'hui de nettoyage ethnique. Il faut dire que les conquérants britanniques ne faisaient pas dans la dentelle à cette époque. N'avaient-ils pas instauré une guerre bactériologique envers certaines tribus amérindiennes en leur envoyant des couvertures contaminées ?   

Toujours est-il que les facilités du web m'ont un jour conduit vers de lointains cousins, probablement issus de cette diaspora, qui se sont distingués au fil des ans à leur façon dans leurs nouveaux coins de pays. J'ai fait connaissance avec un dénommé Austin Pitre, un pionnier de la musique cajun décédé en 1981 à l'âge de 63 ans. Avec 11 albums à son actif, l'accordéoniste louisianais a été intronisé au Temple de la renommée de la musique francophone cajun en 1997.

Un membre de la famille a aussi inspiré Zachary Richard, qui signe une chanson intitulée «Jos Pitre a deux femmes».

Un autre cousin ancestral originaire de New York, John Pitre, est un artiste surréaliste maintenant établi à Hawaii (www.johnpitre.com) avec d'autres membres de sa famille, tous des artistes professionnels en arts visuels.

La fête nationale des Acadiens qui était célébrée lundi, 15 août, vient rappeler les efforts de ce peuple pour conserver ses racines, 261 ans après l'ordre de déportation imposé par les autorités anglaises de l'époque. Un effort qui trouve écho en Acadie, mais aussi au Québec et chez nos voisins du sud.