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Omicron, un combat de tous les instants à l’Hôpital du Suroît

le lundi 31 janvier 2022
Modifié à 13 h 23 min le 31 janvier 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Dr Mitchel Germain craignait l’arrivée d’Omicron dans la région. La collaboration étroite du corps médical a permis d’affronter la situation aux hôpitaux du Suroît et Barrie-Memorial. (Photo - Archives)

La cinquième vague aurait pu provoquer la catastrophe au Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest. Le variant Omicron a forcé l’hospitalisation de plus de 130 patients à l’Hôpital du Suroît. Plus de 50 en même temps à un certain moment. Mais l’équipe médicale s’est serré les coudes pour affronter le vilain variant. 

«J’étais un peu inquiet avec Omicron, confie Dr Mitchel Germain, chef du département de médecine générale au CISSSMO. Il arrivait en pleine période des fêtes de fin d’année. Je me demandais où on allait trouver les médecins. Mais on a créé des groupes d’hospitalisations supplémentaires et créé des listes de garde. »

Cette ligne directrice a été le fruit d’un volontariat.  En agissant ainsi, la fluidité a pu être maintenue dans l’ensemble des admissions. Parce que, même si le quart des lits a été occupé par des patients COVID à un certain moment, des gens se dirigeaient à l’urgence et à l’hôpital pour d’autres soins.

Le pouvoir contagieux d’Omicron a été constaté sur le terrain. Du 7 novembre au 4 décembre, 10 patients ont eu besoin d’être hospitalisés après avoir été infectés. Vingt-quatre admissions ont ensuite eu lieu jusqu’à la fin de l’année. En 2022, la montée a été fulgurante; 101 personnes ont occupé un lit en raison du nouveau variant du coronavirus. «Certains jusqu’aux soins intensifs, intubés, explique le Dr Germain. On a même dû transférer des patients ailleurs jusqu’à Montréal ou Saint-Hyacinthe. »

Devant la situation, la décision a été prise de créer une unité COVID chaude au Barrie-Memorial à Ormstown. Une mobilisation rapide de l’équipe de gestion et de soins infirmiers a permis de mettre en place des chambres à pression négative. Celles-ci permettent de garder les malades de la COVID dans un environnement qui limitent les risques d’éclosion. «En l’instant de 24 heures, il y a eu six de ces chambres, pour deux patients, créées, a témoigné Dre Fabienne Djandji, responsable de la table locale de la Direction régionale de médecine du Haut-Saint-Laurent. Les services se sont réorganisés et on a fait des pools d’infirmières. Au Barrie-Memorial, notre première crainte était de ne pas mettre à risque les autres usagers. »

Dre Fabienne Djandji a expliqué comment le Barrie-Memorial a pu garder et soigner les patients infectés à la COVID pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo - Archives)

Préserver l’urgence

La mobilisation médicale sans précédent est survenue au moment où le réseau de la santé est le plus fragilisé. La pénurie de personnel a été exacerbée par les quelque 400 employés qui ont dû se retirer en raison d’un diagnostic positif ou dans l’attente d’un résultat de dépistage. « Le risque était présent [un bris de service à l’urgence du Suroît], si on n’avait pas été capable de faire monter les patients aux étages, souligne Dr Germain. La mobilisation nous a permis de passer au travers. »

Les médecins, les urgentologues, des spécialistes et des médecins de bureau ont donné du temps supplémentaire.

La première ligne s’est unie pour faire face à la pandémie. Outre les secteurs hospitaliers, ils ont pu supporter les résidences pour personnes âgées. Le résultat a permis de limiter les transferts et organiser les soins dans les milieux de vie.

Les ravages d’Omicron diminuent dans les hôpitaux. Au CISSSMO, l’entraide mise en place pour lui faire face va se prolonger jusqu’à la fin février au moins. Mais des éléments vont demeurer par la suite. Dr Germain parle du travail de cogestion, mais souligne que les soins à domicile représentent la voie de l’avenir de la médecine. Un nouveau corridor de services (voir autre texte) qui implique les groupes de médecine familiale réduira aussi la pression sur le réseau hospitalier.

Plus de 130 personnes ont dû être hospitalisées pour soigner la COVID à Valleyfield, dont 50 en même temps à un certain moment. (Photo Journal Saint-François - Archives)

 

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