Parler avec un contracteur

Si t’as déjà essayé d’avoir un estimé de travaux avec un gars de construction, tu sais que c’est rarement clair… et c’est exactement ce que Nicolas Pham illustre à la perfection dans ce sketch complètement éclaté sur les prix, les matériaux pis le gros n’importe quoi.
La conversation commence pourtant bien : « Combien vaut mon travail ? »
Réponse simple, directe : « Douze. »
Mais là, accroche-toi. Douze quoi? Douze mille? Douze huîtres? Douze gars dans un pick-up?
La réponse? « Ouais. »
Et c’est là que tu sais que t’es embarqué dans un estimé version poésie libre du chantier.
On essaie de comprendre. C’est quoi le « matériaux », c’est quoi le « à l’heure »? Réponse :
« Six matériaux, six à l’heure. »
Ah ben là c’est clair. Tout le monde sait ça, hein?
Ajoute à ça un petit florilège de mots de chantier lancés comme une recette floue :
« Quatre par quatre, six par huit, gravier, pots, pelles, pioches, ciment, roches, blocs. »
C’est pas une soumission, c’est un slam.
Et là, t’essaies d’avoir un vrai chiffre. Tu veux savoir ce que tu paies, quand, pour quoi. Mais non. Là, y’a une histoire de gars. Trois gars, deux gars, un passage, un camion, un autre passage, pis là faut attendre que ça passe... puis ça revient à trois gars. C’est pas une estimation, c’est un casse-tête de la Ronde.
T’as même pas le temps de comprendre que c’est « juste dur pour moi à évaluer », pis là, surprise, ça devrait être quinze. Mais non, c’est douze.
Pourquoi?
« Pourquoi toi ? C’est douze. »
On atteint alors le niveau philosophique du chantier. La table est là, mais qui est en dessous?
On sait plus si on est dans un projet de patio ou dans un épisode de Black Mirror.
Et quand tu demandes si c’est possible en novembre, ben non.
En novembre : Puerto Vallarta.
Décembre? Puerto.
Janvier? Vallarta.
Pis voilà, ton projet de cabanon est à la merci des vacances dans le Sud.
Finalement, ça finit comme beaucoup de vraies discussions de chantier :
« Je le fais à douze. Cash? »
Ce sketch de Nicolas Pham est un bijou d’absurdité parfaitement dosée. Il prend tous les stéréotypes qu’on connaît – les phrases floues, les estimés broche à foin, les gars qui parlent comme s’ils lisaient dans leur tête mais à voix haute – et il en fait un moment de pur délire.
Et le pire? C’est que ça sonne vrai. Trop vrai.