MOTONAUTISME. Une légende du sport motonautique, Howie Benns est décédé cette semaine à l’âge de 78 ans. Le pilote émérite s’est éteint à son domicile adoptif de Fort Myers en Floride après avoir éprouvé des problèmes de santé au cours des 6 derniers mois.
L’homme natif de Grand Island (N.Y.) a marqué les courses d’hydroplanes comme peu de conducteurs ont réussi à le faire. Fougueux, intrépide, inébranlable… ce grand champion était vénéré par les fans de régates partout en Amérique du Nord et plus particulièrement dans la région de Salaberry-de-Valleyfield.

Pour les Campivallensiens, Howie Benns était un des leurs. Dans ses belles années, il était aussi populaire que les idoles de la place, incluant les Jules Leboeuf, Robert Théorêt, Daniel Brossoit et Jean-Pierre Lessard. Figure mythique de la glorieuse époque des bateaux «Lauterbach», il a fait vibrer les amateurs au diapason de sa détermination et de sa soif pour la compétition motorisée sur les flots.

Aux Régates de Valleyfield, la renommée de Howie Benns a pris forme en 1973 quand il a triomphé dans la finale du Grand Prix à bord du tout aussi célèbre «Sudden Seven». Le coureur au teint basané a ensuite mis son empreinte dans les annales de l’événement en 1988 lors des régates d’or avec sa conquête de la triple couronne, emblématique des championnats mondiaux, américains et canadiens, aux commandes du «GP-1001» propriété de Jules Leboeuf.

En 1991, Howie Benns est devenu un des rares pilotes à remporter le Grand Prix de Valleyfield une 3e fois, menant le «Miss Dinomytes» au cercle des vainqueurs après avoir accédé à l’épreuve ultime via une substitution.

L’année suivante, il a réservé des émotions fortes aux spectateurs en livrant un duel épique à Jean-Pierre Lessard lors d’une qualification comptant pour l’Invitation Molson. Cette bataille à finir, disputée pendant les 4 tours de l’épreuve et baptisée «The Race», restera à tout jamais l’image des embarcations dites «conventionnelles» qui en étaient à leur chant du cygne en 1992.

«On perds un héros», s’attriste Jean «Johnny» Degré, principal organisateur du groupe sportif qui a commandité l’écurie «Miss Dinomytes» en 1990, 1991 et 1992. «C’est difficile de voir partir une légende comme Howie Benns, qui ne sera jamais remplacé», de signifier celui qui a orchestré de multiples activités de financement pour appuyer l’équipe de course. A l’époque, c’est au son de la chanson «Simply the best» interprétée par Tina Turner que le champion avait été accueilli dans une discothèque locale lors de l’annonce du partenariat avec les Dinomytes.

Tout en étant un des favoris de la foule aux Régates de Valleyfield, Howie Benns s’est illustré aux États-Unis en tant que pilote du fameux «Miss Budweiser» de classe «Unlimited. Il a décroché des titres américains dans plusieurs catégories de la division «inboard» et en Grand Prix, il a également soulevé les spectateurs massés autour de la baie Saint-François avec ses performances au volant du «Miss Gangway» GP-66 dans les années ’80.

Un service funèbre aura lieu le samedi 14 avril (11 h) au «Kaiser Funeral Home» à Grand Island (N.Y.). Une célébration de la vie de Howie Benns suivra au «Rod and Gun club» dans la ville d’origine de cette légende des régates. R.I.P. Howie Benns.
