Les modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires ont un impact critique pour Josée Delbrassinne, des Jardins Del Esta, à Coteau-du-Lac, la privant de moitié de son personnel.
«Je pouvais compter sur 4 travailleurs étrangers pour 2025, mais avec la réforme mise en place, je ne pourrai plus les embaucher. Tout ça fait en sorte que je devrai couper dans les services offerts à la clientèle», se désole l’horticultrice.
En fait, un des volets du programme destiné aux travailleurs à bas salaire comporte différents critères d’embauche. Les demandes déposées depuis juin dernier sont refusées si le taux de chômage de la région métropolitaine de recensement affiche 6% et plus, ce qui est le cas pour le secteur de Coteau-du-Lac.
«Nos emplois en horticulture peuvent être facilement comblés par une main-d’œuvre étrangère mais quand on cherche pour des travailleurs québécois, on ne trouve pas, mentionne Mme Delbrassinne. Depuis 10 ans, les seuls qui postulent sont des jeunes de 15-16 ans qui ne sont pas nécessairement disponibles quand j’en ai besoin.»
Dans un tel contexte, il demeure difficile pour l’entrepreneure d’établir des prévisions d’affaires à moyen ou à long terme.
Ces nouvelles mesures bon nombre d’entreprises qui tentent, par divers moyens, de s’y adapter, soit en utilisant l’adresse d’une succursale, ou en changeant complètement d’adresse pour s’y conformer.
Une décision sans consultation
Questionné à ce sujet, la députée bloquiste Claude DeBellefeuille note que ces changements ont été décidés par le gouvernement fédéral, sans aucune consultation.
«Ça été décidé de façon ferme et sans appel, dit-elle, sans donner le temps aux entreprises de s’organiser. Nous on souhaiterait qu’il y ait un moratoire de 3 ans pour leur permettre de s’organiser.»

