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Récit d’un sauvetage à la frontière

Il y a 2 heures
Modifié à
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le caporal Samuel Perreault-Magny sur les lieux où il a retrouvé la dame mal en point non loin de la frontière canado-américaine. (Photo : Gendarmerie royale du Canada)

Le caporal Samuel Perreault-Magny a récemment sauvé la vie d’une femme qui tentait d’entrer clandestinement au pays. L’intervention, qui a eu lieu dans le coin de la montée Flynn à Dundee le 10 janvier, n’est pas banale, alors que d’autres illégaux vivent des passages plus tragiques à la frontière.

L’équipe intégrée de la police des frontières du détachement de la Gendarmerie royale du Canada a dû faire une longue marche dans le bois pour intercepter un petit groupe de gens. Un hike qui comprenait des passages dans des ruisseaux non gelés.

«La dame était tombée dans la neige, a expliqué l’agent de la Gendarmerie royale du Canada au Saint-François. Ses yeux étaient fermés et elle avait les jambes et les pieds loin de son corps, une position qui ne lui permettait pas de conserver sa chaleur interne.»

Elle y avait été abandonnée par ses compagnons de route qui ont préféré sauver leur peau. 

La première tentative de contact du caporal Perreault-Magny est restée sans réponse. Si bien qu’il a pensé qu’elle était peut-être morte. Finalement, après l’avoir secouée, il a obtenu une réaction.

«Elle était confuse, a-t-il expliqué. Dans sa langue, elle disait sans cesse qu’elle avait froid et qu’elle ne sentait plus ses jambes.»

Il a obtenu de l’assistance de ses collègues et des ambulanciers. Après avoir regagné un peu de chaleur, la dame a été transportée à l’Hôpital Barrie-Memorial d’Ormstown.

Fin de l’opération

Comme son entrée ne s’est pas faite par un poste douanier, et qu’elle ne dispose pas d’un statut légal au Canada, elle a été arrêtée.

D’autres arrestations ont eu lieu, soit celles du coyote, surnom de ceux qui facilitent les passages illégaux à la frontière, et deux autres personnes dans un véhicule qui attendaient la dame pour compléter son trajet.

Passages inorthodoxes, interventions fréquentes

Le caporal Perreault-Magny a décrit la situation qui prévaut à la frontière depuis quelques semaines. «C’est sur une base presque quotidienne qu’on arrête des gens, a-t-il expliqué. Que ce soit pour des passages à la frontière ou du trafic de stupéfiants ou armes. C’est une réalité.»

L’élection de Donald Trump a amené une nouvelle attention médiatique à la frontière. Une certaine stabilité s’est installée à l’automne, mais le trafic illégal régulier, des deux côtés de la frontière, a repris depuis, fait-il observer.

Sandrine Paiement, agente de communication à la GRC, a pour sa part affirmé que la situation était stable à la frontière. Elle n’a pas voulu s’étendre davantage sur le nombre d’interceptions et d’arrestations ni sur la nationalité des migrants.

Sur le trafic humain, le caporal Perreault-Magny a indiqué que les conditions, dans lesquelles se trouvaient parfois des familles pour entrer illégalement au pays, étaient difficiles.

«On en a eu qui se protégeaient du froid avec du papier d’aluminium enroulé aux extrémités, a-t-il dit. Certains avaient enlevé leurs souliers qui étaient trempés. Ce sont des techniques inorthodoxes. Deux ou trois semaines avant le sauvetage que j’ai fait, l’autre équipe a intercepté des sujets qui ont dû être amputés.»