Réfection des berges du parc Sauvé : une bouchée dispendieuse

La réfection des berges suit son échéancier prévu à Salaberry-de-Valleyfield. Des travaux colossaux, mais nécessaires, qui ne représentent toutefois qu’une parcelle de ce qui doit être fait tout le tour de la baie Saint-François.

Une visite du chantier le 9 décembre a permis d’en apprendre un peu plus sur l’avancement des travaux. Bertin Caron-Boulé, ingénieur chargé du projet, a rappelé l’état des berges, dont la réfection était attendue.

«Les caissons en bois ont porté des défis, a-t-il noté. Ils pourrissaient, si bien qu’il y avait des limitations dans le parc. Pour le redonner à la population, on devait procéder aux travaux. Ce n’est pas du luxe; ça empirait année après année. »

L’inclinaison à la clôture de sécurité et l’affaissement de la piste cyclable avaient forcé la Ville à fermer l’accès à une section du sentier. 

Les changements climatiques, que ce soit les crues intenses ou le fait que la baie ne gèle plus, ont accéléré l’érosion des berges.

Exit la plage urbaine

Le chantier entre le quai fédéral et la Tour des Régates se poursuit jusqu’au 20 décembre avant de reprendre l’an prochain. Il consiste en une finition en dalles de béton, l’enrochement de la berge et des accès à l’eau avec une série des placettes. Un aspect naturel sera possible avec un lit végétal refait.

Le projet présenté initialement a cependant dû être modifié. La place urbaine prévue entre la Tour et les courts de tennis ne pourra être aménagée. Elle fera plutôt place à une esplanade. Le grand quai prévu pour accueillir des bateaux de croisière a aussi été retiré des nouveaux aménagements. 

M. Caron-Boulé a parlé d’un horizon de 100 ans sans réparation pour parler de la qualité des travaux.

Sans subvention

La facture pour la réfection des berges s’élève à 18 M$. Elle est entièrement assumée par la Ville puisque le projet ne correspondait à aucun programme d’aide financière.

«Je dis à la blague que quand il n’y a pas d’eau salée, ce n’est pas subventionné, a dit mi-sérieux, mi-blagueur le maire Miguel Lemieux en rappelant que des programmes existaient pour des travaux du genre dans les régions comme la Gaspésie ou le Bas-du-Fleuve. J’espère que les programmes vont s’adapter. Ce n’est pas vrai que l’érosion ne touche pas les régions en amont comme ici.»

Le parc Sauvé représente la phase 1. Trois autres viendront éventuellement au parc Marcil, à la marina et du côté de Bellerive. Sans subvention, M. Lemieux a avancé le chiffre de 100 M$ pour refaire l’entièreté des berges publiques.

«On le prend une bouchée à la fois, a-t-il évoqué. Ces phases-là, ça va prendre des subventions; il n’y a pas une ville qui peut se le permettre sans.»

Pas d‘impact sur les événements

Les travaux qui s’effectuent dans l’eau doivent être exécutés d’ici au 1er mars. Une exigence environnementale pour ne pas perturber la fraie des poissons. Sur ce point, un bon contrôle en temps réel dans le milieu vivant a été effectué ce qui permet de respecter les exigences.

Les autres travaux reprendront et seront majoritairement, surtout pour la portion près du site des courses d’hydroplanes, exécutés. 

Il a été permis d’apprendre que les barrières de type Jersey disparaîtront éventuellement. La protection des spectateurs sera assurée par un muret de béton à laquelle une clôture antidébris sera ajoutée pour la tenue des Régates. Le garde-corps, pour la portion du site qui dépasse les terrains de tennis, est aussi jugé suffisamment sécuritaire.

Une pause des travaux en période estivale permettra la tenue des événements, que ce soit, outre les Régates, le Festi-bières ou les Mardis en musique.

À la fin de la période festive, vers le 20 août, l’entrepreneur aura jusqu’au 15 octobre pour terminer le projet. 

Les travaux des berges sont en cours dans le parc Sauvé. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)