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Rue Ellice : adaptation et espoir chez les commerçants

Il y a 8 heures
Modifié à 1 h 40 min le 04 décembre 2024
Par Tristan Ouimet

touimet@gravitemedia.com

La rue Ellice à Beauharnois actuelle. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

La fermeture annoncée des Librairies Boyer attriste certes les commerçants sur la rue Ellice à Beauharnois, mais la majorité demeure néanmoins optimistes quant à l’avenir de cette artère commerciale.

À la fin janvier, la succursale de Beauharnois des Librairies Boyer, située sur la rue Ellice, fermera ses portes.

Les propriétaires ont mentionné le 8 novembre, dans une publication Facebook, que «le commerce de détail a beaucoup changé depuis trois générations» et que les commerces ayant pignon sur rue dans des centres-villes «ne sont plus autant visités qu’il y a 60 ans».

Dans la région, Les Librairies Boyer ont d’autres succursales, soit à Châteauguay et à Saint-Constant, ainsi que son siège social, à Salaberry-de-Valleyfield. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Ils avaient ajouté que les centres d’attraction se déplacent vers les grands réseaux routiers ou vers le commerce en ligne.

Des propriétaires sur la rue Ellice ne partagent pas entièrement cet avis : ils comprennent la décision des Librairies Boyer et trouvent ce départ «triste», mais ils affirment toutefois qu’ils ont chacun une réalité qui leur est propre. 

Le propriétaire de la Boutique Courajeux, Mathieu Auger. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Dans son cas, le propriétaire de la Boutique Courajeux, Mathieu Auger, constate qu’il a sa clientèle et que l’achalandage dans son commerce, qui existe depuis 2018, a augmenté avec le temps. L’entreprise est spécialisée dans les jeux de société et accessoires. 

«La vente en ligne, ça existe évidemment, mentionne-t-il. On a un site Web avec nos produits, mais 95% des ventes se font en magasin. Souvent, les gens vont sur notre site, mettent les articles dans un panier [en ligne] et viennent au commerce pour voir si on a ce qu’ils veulent.»

«Les clients viennent d’un peu partout en Montérégie», ajoute-t-il. 

Bien qu’il croie que la reconstruction à venir de la rue Ellice amènera un peu plus d’achalandage, M. Auger estime qu’il faudrait davantage de commerces dans le bas de la ville pour augmenter la circulation. 

«En haut de la côte, il y a une épicerie et ce n’est pas tout le monde qui passera sur la rue Ellice, exprime-t-il. Il faudrait aussi développer le bas de la ville.»

Marie-Pier Béland partage aussi cette solution, alors que l’année a été un peu plus difficile pour son commerce. 

«Il y avait des semaines où ça allait bien et d’autres moins bien», ajoute-t-elle. 

Dans le cas de Josée Laberge, sa bijouterie attire de plus en plus de nouveaux clients, en plus de garder sa clientèle habituelle.  

Pour aider les nouvelles entreprises à s’installer dans le centre-ville, le maire Alain Dubuc fait mention du Fonds Rio Tinto Alcan (RTA), dans lequel un montant de 500 000$ est disponible. Le but de ce fonds est d’offrir une source de financement pour les entreprises en démarrage, en expansion ou en croissance. Il est administré par Accès Entreprise Beauharnois-Salaberry.

M. Dubuc est aussi «triste» du départ de la succursale de Beauharnois des Librairies Boyer; elle a marqué la municipalité pendant plusieurs années. «C’est une institution à Beauharnois qui est là depuis 50-75 ans, indique le maire. On a eu de beaux souvenirs, mais je comprends leur décision.»

Reconstruction

Mathieu Auger ne croit pas  que son chiffre d’affaires augmentera de beaucoup, après la reconstruction de la rue Ellice. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Les propriétaires rencontrés espèrent que la reconstruction de la rue Ellice, dont le début du chantier est prévu d’ici printemps-été 2025, leur amènera plus d’achalandage. Certains pensent toutefois qu’ils devront s’adapter durant le chantier pour garder leur clientèle.  

Les co-propriétaires de l’épicerie Le Marché en Vrac, Marie-Pier Béland et Carole Leblanc. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

C’est le cas des copropriétaires de l’épicerie Le Marché en Vrac, Marie-Pier Béland et Carole Leblanc, qui ont comme projet de créer une terrasse à l’arrière de leur commerce.

«On a des craintes sur comment ça va se dérouler pendant les travaux, exprime Mme Béland. On veut mettre une porte à l’arrière de notre commerce, avec une terrasse. On va trouver des solutions pour ne pas perdre notre clientèle. Mais la rue est due pour être refaite.»

Idem pour Mme Leblanc, la mère de Marie-Pier Béland, qui croit que la terrasse permettra aux clients d’aller prendre un café. 

La co-propriétaire de la Bijouterie Sauvé, Josée Laberge. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

La copropriétaire de la Bijouterie Sauvé, Josée Laberge, pense aussi qu’il y aura une période d’adaptation pendant les travaux et qu’elle aura à surmonter un défi. «On va peut-être être deux ans dans la misère avec les travaux, mais espérons qu’il y aura un va-et-vient, fait-elle savoir. Mais on va passer à travers.»

Le maire Alain Dubuc informe que l’accès aux commerces ne pourra possiblement pas se faire en voiture. Il assure cependant que les travaux se dérouleront par sections et que la communauté pourra se rendre dans les commerces à la marche.

«Il va y avoir des clôtures et les citoyens pourront avoir accès aux commerces», spécifie-t-il. 

Au moment d’écrire ces lignes, l’entreprise Librairies Boyer n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue.