Opinion

Running shoes

le mercredi 22 juin 2016
Modifié à 0 h 00 min le 22 juin 2016
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

J'ai changé mes espadrilles ce printemps. En bon français, mes vieilles running shoes ont pris le bord. Mes nouvelles me servent aussi à courir. Parce que, au fond, ce n'est pas si plate que ça courir.

En août 2014, j'avais annoncé mes intentions de courir un 5 km dans un billet. Une façon de m'obliger à le faire, pour, comme l'a dit Denis Coderre, «faire ce que je dis et dire ce que je fais. » Malgré tout, je n'ai couru mes premières distances que le 7 juin suivant, soit la journée de la conférence de presse du Triathlon Valleyfield.

Et vous savez quoi ? J'ai vraiment haï ça au début. Mal aux genoux, chaleur, tout semblait contribuer au dédain de courir pour courir. Donne-moi un ballon à kicker dans le but, je vais être content. Mais là, le but n'était que 10 semaines plus tard.

Mais, sans abandonner, j'ai vu que mes distances s'allongeaient et que mes temps diminuaient. L'application Runstatic était mon Deep Blue. (la machine qui battait les meilleurs joueurs d'échec)  Je voulais battre ma machine. Faire mieux chaque fois.

Puis, une bonne chanson dans les oreilles, c'est entraînant. Je n'ai pas le pied dansant, mais la musique stimule les mollets (Je vous conseille Manchester Orchestra, Lord Huron, Saintseneca, Jeremy Loops, Seasick Steve, etc)

Également, mine de rien, les coureurs attirent la sympathie. Les encouragements ou juste un tondeur de gazon qui t'envoie la main, ça réconforte.

Au bout de ses 10 semaines à courir dans les rues, j'étais prêt pour mes 5 km. Petit rappel pour ceux qui ont oublié: il faisait chaud en ta ! Surtout avec le soleil direct dans les yeux au moment de longer le parc en direction de la Tour des Régates. Mais la force du nombre (et l'orgueil) ça propulse. Au lieu d'être seul sur mon chemin, j'étais avec des dizaines d'autres à fouler le parcours. Vers où ? Le fil d'arrivée. Pourquoi ? Chacun ses raisons.

Vous voulez connaître les miennes ? Parce que ça fait du bien. Autant au corps (pas aux genoux le lendemain, mais quand même) qu'à l'esprit. Au fil d'arrivée, j'ai eu ma médaille de participation. Elle est au fond de mon tiroir. Parce que pour vrai, en arrivant au fil d'arrivée, je savais que j'avais déjà gagné quelque chose.