L’assemblée mensuelle du Conseil municipal de Saint-Anicet a été pour le moins houleuse, lundi, alors que les élus anicetois se sont retrouvés face à face avec des agriculteurs du territoire.
Plus d’une vingtaine de producteurs agricoles ont interpellé les édiles municipaux au sujet de l’application d’un taux varié de taxation foncière pour alléger leur fardeau fiscal. Après avoir sensibilisé les membres du conseil à leur cause à quelques reprises dans les mois précédents, les agriculteurs ont encaissé un refus catégorique de la part des élus.
«Une double taxation n’est pas acceptable. Si l’on diminue le compte de taxes des agriculteurs, c’est le reste des contribuables qui vont payer la facture. Cette proposition est illogique. Le dossier est clos», a tranché le maire de Saint-Anicet, Alain Castagner.
Le premier magistrat ne minimise pas l’importance de soutenir financièrement les agriculteurs, sauf qu’il maintient que cet appui ne doit pas se matérialiser au détriment de l’ensemble des contribuables de la municipalité.
«Les entreprises agricoles bénéficient déjà d’une aide du MAPAQ au plan fiscal. A Saint-Anicet, nous n’avons pas les moyens d’offrir plus cette année, surtout que les contribuables doivent composer avec une hausse de 14% du compte de taxes», justifie le maire anicetois.
M. Castagner ne nie pas que la Loi sur la fiscalité permette maintenant aux municipalités d’adopter un taux varié de taxation afin d’éviter le déplacement du fardeau fiscal vers un type d’immeubles, dont les entreprises agricoles. Toutefois, il estime que cette mesure ne doit pas être appliquée au détriment de l’ensemble des payeurs de taxes.
«Le gouvernement nous a pelleté cette façon de faire. D’une manière ou d’une autre, on doit s’attendre à recevoir des tomates», clame-t-il. «Chez nous, seulement deux des sept membres du conseil sont des producteurs agricoles. Dans d’autres municipalités, les agriculteurs sont majoritaires à la table du conseil et le consentement à un taux varié a été plus facile à obtenir», conclut le maire Alain Castagner.
