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Salaberry-de-Valleyfield : la densité assumée hors de la CMM

Il y a 3 heures
Modifié à 21 h 32 min le 18 décembre 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Salaberry-de-Valleyfield concentre ses efforts de densification plus importante dans son centre-ville. (Photo: Journal Saint-François ‒ Archives)

Salaberry-de-Valleyfield n’a pas de compte à rendre à la Communauté métropolitaine de Montréal. Elle n’est pas assujettie aux cibles de densité croissantes du grand plan d’urbanisme qui sera mis en place en 2025 dans le grand Montréal. Mais n’en ayez doute : la Ville assume pleinement le concept de la densité.

Miguel Lemieux termine son 2e mandat à la mairie de Salaberry-de-Valleyfield. La densité dans sa ville, on en fait depuis quelques années seulement. «La ville a été construite essentiellement en bungalows», souligne-t-il.

Aujourd’hui, la densité est une priorité pour le maire et sa ville. Elle est le point no 1 de sa stratégie de logement, un choix que la ville s’impose elle-même, sans y être contrainte formellement.

«On doit répondre aux impératifs de la crise du logement», assure M. Lemieux, qui estime que pour avoir plus de logements abordables, il faut d’abord avoir plus de logements.   

En pleine crise du logement, le taux d’inoccupation des logements est de 0,2%, une situation «plus que préoccupante».

Construire 100% sur 30%

Donc, construire plus de logements… mais sur moins d’espace. Dans le plan d’urbanisme récemment adopté à Salaberry-de-Valleyfield, on réduit le périmètre d’urbanisation afin de protéger les milieux naturels d’intérêt et la zone agricole, une autre priorité pour la Ville.

«La superficie totale sur laquelle c’est développable, ça fait à peine 30% du territoire de la ville. Donc il faut réussir à construire 100% des logements sur 30% du territoire. […] Si on se donne des objectifs de protéger le territoire, on ne peut pas construire dans les nuages! Si on ne veut pas s’étendre en longueur, il faut accepter que ce soit un petit peu plus haut», soutient-il.

Une densification graduelle, nuance-t-il cependant, notant que la majorité de la ville reste zonée 1 ou 2 étages.

«Plus on s’approche du centre-ville, plus on augmente. […] Les plus vieux bâtiments du centre-ville étaient à peu près tous sur deux étages. Bien une fois démolis, il ne faut pas remplacer du deux étages par du deux étages, il faut profiter de cet espace-là pour créer davantage de logements… Quand on est au centre-ville, j’insiste!» mentionne M. Lemieux.

Le zonage le plus permissif autorise 10 étages, mais à deux endroits en particulier seulement : le secteur entourant l’Hôtel Moco, ainsi que le secteur Moco, entre les rues Maden et Fabre.

Plus loin du centre-ville, on permet une densification douce, comme l’ajout d’un logement d’appoint dans une propriété existante ou d’une unité d’habitation accessoire dans la cour.

Les responsabilités d’une ville-centre

Au-delà de sa propre initiative sur le plan de la densité, Salaberry-de-Valleyfield est la ville-centre dans sa région et cela vient avec une responsabilité.

Les orientations gouvernementales en aménagement stipulent notamment que les logements doivent d’abord être concentrés dans les villes-centres, près des services. La MRC de Beauharnois-Salaberry exige ainsi de concentrer les logements à ces endroits, «de remplir ce qui est reste d’espace dans les secteurs déjà urbanisés avant de commencer à étendre le périmètre d’urbanisation des autres municipalités», souligne M. Lemieux.

Celui-ci explique en outre que Salaberry-de-Valleyfield est une cité régionale, donc «une coche en haut de la ville-centre». On y retrouve donc commerces et industries, mais aussi cégep, hôpital et palais de justice.

«C’est un petit peu le même phénomène qu’à Montréal, mais évidemment à des échelles différentes, c’est-à-dire qu’il y a plus de gens qui entrent dans la ville qui en sortent. On est plus nombreux à midi qu’à minuit», image-t-il.

Le transport en commun de la Ville – régi par la Société de transport de Salaberry-de-Valleyfield – est donc plus axé sur le transport à l’intérieur de la Ville, contrairement à plusieurs villes du 450. Le maire estime d’ailleurs que la densification est une méthode de choix pour rendre le service de transport en commun plus efficace.

«C’est un des buts de notre densification, de créer des milieux de vie où on pourra se passer parfois, voire tout le temps, de sa voiture», affirme-t-il.