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Sauvé de la noyade par sa famille

le mercredi 19 juillet 2023
Modifié à 18 h 35 min le 19 juillet 2023
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Théodore Motard, au centre, entouré de son grand frère Gabriel et de son père Jean-Sébastien, qui sont venus à son secours lorsqu'il a fait une crise d'épilepsie dans la piscine. (Photo : Le Soleil - Denis Germain)

Une simple baignade en fin de journée chez un ami à Léry a viré au drame pour la famille Motard le mercredi 5 juillet. Théodore, 10 ans, s’est retrouvé au fond de la piscine après avoir fait une crise d’épilepsie. Mais grâce à la vigilance et la rapidité d’intervention de son frère, de ses parents et de l’ami de la famille, il s’en sort sans aucune séquelle.  

Ce jour-là, il faisait particulièrement chaud, la température ressentie avoisinait les 40 degrés. Après sa journée de travail, le Châteauguois Jean-Sébastien Motard a décidé d’emmener ses trois fils se baigner dans la piscine d’un ami. Sa conjointe, Émilie Benson, travaille au quart de soir comme infirmière à l’Hôpital Anna-Laberge à Châteauguay. Elle a souvent l’habitude de rejoindre ses «hommes» pour souper avec eux pendant sa pause.

«Comme on était à deux minutes de l’hôpital, nous lui avons proposé de venir se baigner et manger avec nous»,  raconte M. Motard. Ce qu’elle a décidé de faire.

Toute la famille était sur place, Mme Benson venait de sortir de l’eau après une baignade avec ses fils. M. Motard discutait avec son ami sur le bord de la piscine.

Le plus jeune des garçons, Théodore, est alors allé sur le tremplin. «Il s’est mis à tourner sa tête. C’est comme s’il fixait quelque chose, comme s’il avait une mouche autour de lui, raconte son grand frère Gabriel. Il était dos à la piscine et il a sauté dans l’eau.»

Après quelques secondes, Gabriel Motard a réalisé que son frère ne remontait pas à la surface, lui qui sait pourtant bien nager. «Je pensais qu’il niaisait au début. Quand j’ai vu qu’il était dans le fond de l’eau je me suis mis à crier: Théo ne remonte pas! Théo ne remonte pas! Papa, Théo ne remonte pas!» se remémore l’adolescent de 14 ans.

«J’ai bondi de ma chaise! J’ai sauté dans l’eau tout habillé, poursuit son père. J’ai encore les images imprégnées dans ma tête, il était en position fœtale dans le fond de l’eau.»

Le Châteauguois a agrippé son fils pour le ramener à la surface, mais il avait de la difficulté, puisqu’il était dans la partie profonde de la piscine. Sa conjointe a sauté dans l’eau avec lui et l’a aidé à l’extirper hors de l’eau.

Inanimé

Le garçon de 10 ans n’avait plus de pouls et ne respirait plus. «Mon ami a commencé tout de suite à faire le bouche-à-bouche. Moi j’ai fait le RCR. J’ai fait trois séries de 30. Pendant que je le massais, j’ai crié à ma femme: appelle le 911», relate le papa.

Les services d’urgence sont arrivés très rapidement, selon M. Motard, et Théodore avait retrouvé un pouls. «Je suis embarqué dans l’ambulance avec mes vêtements complètement mouillés», se souvient M. Motard. L’enfant s’est retrouvé en salle de choc à l’Hôpital Anna-Laberge pour être stabilisé avant d’être transféré au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine à Montréal.

Les médecins sur place ont félicité la famille, mentionne le Châteauguois.

Théodore, au centre, entouré de son grand frère Gabriel, son père Jean-Sébastien Motard, sa mère Émilie Benson et son autre frère James-Elliot. (Photo : Le Soleil - Denis Germain)

Une fraction de seconde

Le père de famille a réalisé l’importance d’avoir des connaissances de manœuvres RCR, qui selon lui, l’ont aidé à ne pas paniquer. Dans son cas, il suit une formation tous les trois ans au travail. «Je ne pensais jamais m’en servir. J’étais comme un robot. J’ai gardé mon calme, je suis sorti de l’eau et j’ai commencé à masser», explique-t-il.

En partageant leur mésaventure, les parents souhaitent sensibiliser la population à l’importance d’être aux aguets sur le bord d’un plan d’eau, puisque personne n’est à l’abri d’un malaise. «On n’était pas sur le party, il y avait aucun alcool en jeu et on ne pouvait pas être plus proches de la piscine, illustre la maman. Mais il suffit d’une fraction de seconde.»

Diagnostic d’épilepsie

Si l’enfant de 10 ans s’en est sorti sans séquelles, il est cependant retourné à la maison avec un diagnostic d’épilepsie. Il avait fait une première crise il y a moins d’un mois, raconte son père. Les médecins avaient expliqué à la famille qu’on ne pouvait pas conclure à cette maladie après un seul épisode. Cela pouvait, par exemple, être une syncope.  Maintenant que le diagnostic est clair, Théodore a commencé sa médication. Pour des raisons de sécurité, il ne peut plus se baigner seul.