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Suggestion de boycott pour Walmart

le vendredi 30 mars 2018
Modifié à 14 h 32 min le 30 mars 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

La décision de Walmart Canada de mettre un terme à l’emploi de ses employés bénéficiant d’un programme d’intégration sur le marché du travail pour les gens souffrant d’une déficience intellectuelle est vivement critiquée dans la région. Du côté de Jean-Luc Pomerleau, trésorier à l'Association pour les personnes ayant une déficience intellectuelle du Suroît (APDIS) dont la mission est de promouvoir la participation sociale en favorisant le développement de l’autonomie des personnes présentant une déficience intellectuelle et/ou un trouble  du spectre de l’autisme, la décision prise par Walmart Canada est déplorable. Il encourage la population à se faire solidaire envers les gens différents en encourageant un boycottage. «C’est inconcevable, mentionne M. Pomerleau. C’est décevant de voir une multinationale comme Walmart agir de la sorte. C’était une façon pour eux de redonner à la communauté. J’encourage vivement les consommateurs à aller ailleurs pour leurs achats afin que la direction de Walmart Canada comprenne le message.» M. Pomerleau ajoute que la décision de Walmart ne peut pas en être une financière. «Les personnes qui sont atteintes de déficience intellectuelle et qui bénéficient de ce genre de programme touchent un chèque de solidarité sociale, informe Jean-Luc Pomerleau. Ils peuvent recevoir un maximum de 100 $ par mois sans que leur chèque ne soit coupé. Peut-être qu’ils n’ont pas le même rythme de travail que les autres employés, mais ce qu’ils font, ils le font très bien.» D’autres entreprises dans la région accueillent des gens dit différents pour des fins de travail. C’est le cas du IGA Lacas et du Canadien Tire de Salaberry-de-Valleyfield. Stéphane Lacas, propriétaire du supermarché IGA extra Famille Lacas, confirme avoir deux employés bénéficiant du programme d’intégration sur le marché du travail à son commerce. «Je ne veux pas commenter la décision de Walmart, dit M. Lacas. Cette décision regarde cette entreprise. Pour ma part, nous avons deux personnes qui travaillent ici. Elles sont accompagnées continuellement et ça va très bien. Il arrive également que nous acceptions des stagiaires et même que nous les engagions à la fin du stage.» Au Canadien Tire, le propriétaire, Michel Choinière parle du programme avec fierté. «Ça fait près de 15 ans que des personnes souffrant d’une déficience intellectuelle travaillent avec nous, souligne M. Choinière. Une de nos belles réalisations est qu’une des participantes au programme s’occupe désormais d’un département. Ils viennent dans le party de Noël et à ce moment, nous les couvrons de cadeaux et tous les employés les remercient pour leur bon travail.» Michel Choinière insiste pour dire que le programme d’intégration en milieu de travail a permis à un homme d’avoir une meilleure qualité de vie. «À l’époque, cet homme qui était atteint de trisomie passait ses nuits à manger et il dormait le jour. Il pesait 280 livres. En intégrant le programme, il a développé un rythme de vie plus structuré. Le travail lui a apporté une raison de se lever le matin et un horaire plus saint. En deux ans, il a perdu 150 livres.»