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Vaudreuil-Soulanges

Tarifs douaniers: les entreprises sur le qui-vive

Il y a 3 heures
Modifié à
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Les tarifs douaniers sont le point de mire des relations canado-américaines, alors que le président Donald Trump entrera en fonction le 20 janvier. (Photo Pixabay)

L’application d’une hausse possible de 25% des tarifs douaniers évoquée par le nouveau président américain Donald Trump sur les produits importés aux États-Unis suscite des appréhensions dans le milieu des affaires, notamment chez les dirigeants d’entreprises de la région que nous avons interrogés.

L’ébénisterie Trial Design, située dans le parc industriel de la rue Des Érables, compte plusieurs clients au sud de la frontière. «Six ou sept», mentionne le pdg Pierre Parent, qui mène des démarches régulières pour accentuer ce développement. Celles-ci représentent néanmoins environ 45% du chiffre d’affaires du fabricant de mobilier et d’aménagements intérieurs haut de gamme.

«Est-ce que cette hausse de 25 % va vraiment devenir réalité ? Certains disent qu’elle pourrait être appliquée de façon progressive. On va voir ce qui va arriver et on devra s’ajuster», mentionne-t-il.

Comme plusieurs gens d’affaires, Pierre Parent se questionne sur les réelles intentions du magnat de l’immobilier. «Lors de son premier mandat, ses politiques ne nous ont pas affectés. Maintenant, est-ce que ce qu’il laisse tendre est du bluff ? C’est ce qui nous préoccupe.»

Pierre Parent, pdg de l’ébénisterie Trial Design. (Photo Journal Saint-François - Archives)

À Coteau-du-Lac, l’entreprise C.A.T. fait beaucoup affaire aux États-Unis également, où elle fournit des services de transport et logistique et constitue un maillon important de la chaîne d’approvisionnement. Sa filiale CAT Global compte des installations à Memphis, Dallas, Columbus et Atlanta.

Pour le président Daniel Goyette, l’arrivée de Donald Trump risque d’affecter tout le monde. «Pour nous, c’est difficile de prévoir puisqu’on compte une clientèle des deux côtés de la frontière. En bout de ligne, ça risque de s’équivaloir, les entreprises n’arrêteront pas de fabriquer des voitures, des pneus, etc.»

Il demeure que les façons de faire du nouveau président et surtout son imprévisibilité laissent le milieu d’affaires sur le qui-vive. «Juste de prononcer son nom, ça me stresse», lance M. Goyette.

Le spectre d’une guerre commerciale

En fait, l’éventualité d’une hausse des tarifs douaniers de part et d’autre ne laisse voir rien de réjouissant pour les PME.

Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), l’application des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens par les États-Unis, suivie de représailles canadiennes amènerait les deux tiers (65 %) des PME à augmenter leurs prix aux consommateurs.  

De plus, de nouvelles données de la FCEI révèlent que la hausse des tarifs douaniers aurait un impact sur la forte majorité (82 %) des entreprises.

« Une guerre commerciale serait catastrophique pour un très grand nombre de PME», indique le vice-président des Affaires nationales Jasmin Guénette, en invitant les gouvernements à prendre des mesures rapidement afin d’assurer la compétitivité de nos PME au pays.